Quelle est l’efficacité de votre voiture électrique? Cela dépend de l’endroit où vous conduisez.
Les ventes de voitures électriques et hybrides ont encaissé un coup dur l’an dernier avec la fin de certaines mesures incitatives provinciales. Néanmoins, il ne fait aucun doute qu’à long terme, la vente de ces voitures a le feu vert. Le prix des véhicules électriques à batterie (VEB) comme des véhicules hybrides rechargeables (VHR) est à la baisse, tandis que la sensibilisation à l’égard de notre empreinte carbone continue de croître.
Mobilité électrique Canada affirme que le Canada comptait 93 091 véhicules électriques en circulation fin 2018; Fleetcarma a indiqué que les ventes de véhicules électriques avaient augmenté de 166 % entre les troisièmes trimestres de 2017 et de 2018, les voitures électriques représentant 8,3 % de toutes les ventes au Canada.
Tout cela semble être une bénédiction pour le climat parce que, selon Ressources naturelles Canada, « l’efficacité de la conversion de l’énergie stockée à bord d’un véhicule pour permettre de faire tourner les roues du véhicule est près de cinq fois plus grande pour l’électricité que pour l’essence ».
Rendement énergétique global
Malheureusement, il ne s’agit là que d’une partie du problème. Même si votre véhicule électrique ne dégage aucune émission, il tire l’électricité du réseau – et qu’est-ce qui alimente le réseau?
Les provinces du Canada sont une mosaïque de modèles d’approvisionnement différents, et certains sont plus propres que d’autres. La Régie de l’énergie du Canada, une nouvelle agence gouvernementale, a cartographié les gaz à effet de serre émis par les réseaux provinciaux et territoriaux pour générer un kilowattheure d’électricité. Le Nunavut et l’Alberta, qui brûlent principalement des combustibles fossiles, sont les provinces qui génèrent le plus d’émissions par kWh, tandis que le Québec, qui dépend en grande partie de l’hydroélectricité, en émet le moins.
L’énergie nucléaire joue un rôle important ici car, parmi toutes les formes de production d’électricité, elle a l’une des émissions de carbone les plus faibles, proche de celle de l’hydroélectricité. Mais toutes les provinces n’ont pas la géographie idéale pour construire plus de barrages.
Donc, lorsque vous chargez votre véhicule électrique en Ontario, 62 % de cette électricité provient de l’énergie nucléaire, ce qui signifie que vous conduisez beaucoup plus vert que si l’Ontario brûlait encore du charbon. Les émissions réelles de votre voiture électrique dépendent du rendement énergétique global, lequel dépend de l’endroit où vous conduisez.
Écologisation du réseau
Personne n’achète un véhicule électrique en s’attendant à ce que le réseau devienne vert du jour au lendemain, mais il y a des signes encourageants. La Saskatchewan, par exemple, envisage d’utiliser l’énergie nucléaire pour alimenter davantage son réseau, qui actuellement brûle surtout des combustibles fossiles. « L’énergie nucléaire ne génère pratiquement pas d’émissions par rapport [au gaz naturel liquéfié], qui cause certaines émissions, et par rapport au captage et au stockage du carbone, qui bel et bien cause des émissions », a déclaré le premier ministre Scott Moe au quotidien Saskatoon Star-Phoenix. La Saskatchewan, qui compte de nombreuses petites collectivités éloignées, peut être idéale pour les petits réacteurs modulaires (PRM), qui font leur entrée sur de nouveaux marchés aussi éloignés que la Pologne, par exemple.
L’expertise nécessaire à la construction de PRM peut aussi venir de plus près, puisque deux entreprises du Nouveau-Brunswick – Moltex et ARC Nuclear – ont fait des progrès dans leur développement.