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D’après une nouvelle étude, l’énergie nucléaire propre peut prétendre à réduire les émissions d’une quantité équivalente au retrait de 3 millions de voitures de nos routes chaque année, et à contribuer au PIB à hauteur de 5 milliards de dollars par an

Les petits réacteurs modulaires (PRM) : une solution rentable pour la décarbonisation des industries lourdes du Canada
March 31, 2021

Ottawa, le 31 mars 2021 – Selon 91 % des Canadiens et Canadiennes, les changements climatiques représentent un enjeu de taille. Quelque 86 % d’entre eux/elles estiment que le gouvernement devrait investir dans les technologies d’énergie propre, y compris les énergies renouvelables et le nucléaire, afin de lutter contre ce fléau. Source d’énergie sans carbone, fiable, présentant une forte densité énergétique et disponible en permanence, le nucléaire peut constituer un élément déterminant de la lutte contre les changements climatiques, notamment par le biais des petits réacteurs modulaires (PRM). Bien que ce soit surtout la capacité de ces derniers à fournir de l’électricité propre qui a suscité un intérêt particulier, cette nouvelle étude met en évidence leur potentiel non négligeable pour contribuer de manière rentable à la décarbonisation du secteur de l’industrie lourde au Canada.

Le nucléaire est l’un des principaux producteurs d’électricité propre dans le monde et au Canada, où il représente déjà 15 % de la production d’électricité. Cependant, son potentiel de décarbonisation de la chaleur et de l’électricité dans les secteurs industriels du Canada s’avère tout aussi important. L’étude, réalisée par EnviroEconomics et Navius Research pour le compte de l’Association nucléaire canadienne (ANC), examine les avantages et les conséquences économiques et climatiques du recours aux PRM dans les secteurs industriels canadiens responsables des émissions les plus importantes.

« L’économie du Canada repose sur l’avantage que représentent ses abondantes et riches ressources naturelles. Mais il s’agit d’une arme à double tranchant quand il est question de lutter contre les changements climatiques », souligne John Gorman, président-directeur général de l’ANC. « Si les combustibles fossiles répondent actuellement à 80 % de la totalité des besoins énergétiques du Canada et ont contribué à hauteur de 108 milliards de dollars à notre PIB en 2018, ils sont également responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays. Pris collectivement, les secteurs des sables bitumineux, de la fabrication de produits chimiques et de l’exploitation minière contribuent actuellement à plus de 30 % des émissions de GES du Canada et font face à des difficultés énormes pour les réduire. En réalité, nous ne pouvons pas nous permettre d’abandonner ces industries qui constituent l’épine dorsale de notre économie. Nous devons nous employer à les décarboniser d’une manière avantageuse sur le plan environnemental et économique. C’est précisément dans ce domaine que les PRM ont le potentiel de changer la donne au Canada d’après la nouvelle étude », ajoute M. Gorman

Cette étude souligne que les PRM sont susceptibles de réduire les émissions des industries lourdes, tout en permettant de réaliser des économies et en contribuant au PIB (produit intérieur brut) du Canada. 

Principales conclusions de l’étude :

  • L’étude révèle qu’entre 2035 et 2050, les PRM pourraient réduire les émissions de GES de 216 mégatonnes (Mt) dans le secteur de l’industrie lourde (les émissions à l’échelle du Canada se situent à environ 700 Mt par an). Cela équivaut à éliminer toutes les émissions actuelles du secteur pétrolier et gazier pour une période d’un an au Canada, et dépasse les émissions annuelles de GES créées par tous les types de transport au Canada.
  • Cela revient à dire que les PRM pourraient contribuer à la réalisation de l’objectif de zéro émission nette en réduisant les émissions de GES de 14 Mt par an en moyenne, ce qui équivaut à retirer plus de 3 millions de voitures de nos routes par an.
  • Outre leur capacité à réduire de 18 % les émissions de GES dans le secteur de l’industrie lourde d’ici 2050, les PRM pourraient réduire de plus de 5 % le coût de la réalisation de l’objectif de zéro émission nette pour le pays et contribuer jusqu’à 5 milliards de dollars par an au PIB d’ici 2050.
  • Le recours aux PRM pour réduire les GES dans la grande industrie crée des opportunités pour les technologies rares telles que l’hydrogène et le gaz renouvelable de réduire les émissions de GES de manière moins coûteuse et plus facile dans d’autres applications industrielles, domestiques et de chauffage et d’électricité dans les transports.
  • Le déploiement des PRM réduira le coût de l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 dans la grande industrie. Lorsque l’on compare les technologies permettant de réduire les GES, les PRM constituent une option moins coûteuse pour l’industrie que les technologies comme l’hydrogène, le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, le gaz naturel renouvelable et d’autres approches. De plus, en introduisant les PRM dans la grande industrie, il est possible de réduire les émissions globales de GES du Canada à un coût moindre.
  • Sur l’ensemble des hypothèses relatives aux coûts et à la faisabilité technique qui ont été testées, les PRM ont toujours permis d’obtenir des réductions d’émissions à faible coût.
  • La modélisation a montré que les PRM occuperont une place très importante après 2035, car il faudra davantage de réductions de la part du secteur industriel pour atteindre la cible de zéro émission nette, étant donné que la plupart des autres secteurs auront déjà réduit considérablement leurs émissions à ce stade et que le secteur industriel sera contraint de rattraper son retard.

« Cette étude a de profondes répercussions quant à la manière dont l’énergie nucléaire propre peut jouer un rôle essentiel pour aider le Canada à atteindre ses objectifs de réduction des émissions d’ici 2050. En plus de leur production d’électricité propre, les PRM sont bien adaptés pour aider à décarboniser de nombreuses industries canadiennes à fortes émissions, étant donné leur capacité à produire de l’électricité et de la chaleur fiables et sans carbone, avec une empreinte écologique beaucoup plus faible que celle des réacteurs actuels. Ces PRM sont souvent construits en usine et modulaires, ce qui signifie qu’ils sont également faciles à transporter vers des endroits éloignés ou difficiles d’accès. Au-delà de leurs avantages pratiques, l’étude indique qu’il s’agit d’une percée majeure qui permettra de réduire considérablement les émissions de certaines des industries les plus polluantes, qui sont essentielles à notre économie. Il s’agit d’une avancée spectaculaire dans la lutte que mène le Canada contre les changements climatiques. »

À propos de l’étude

Le modèle utilisé par EnviroEconomics et Navius Research, qui a été repris par plusieurs organisations dont l’Institut canadien pour des choix climatiques et le Conseil international pour le transport propre, explore une variété d’hypothèses en matière de coûts et de techniques liés au déploiement des PRM, qui sont actuellement au stade de la recherche et du développement. Dans tous les scénarios, les PRM ont permis d’obtenir des réductions d’émissions à faible coût, diminuant ainsi le coût de l’objectif de zéro émission nette pour l’ensemble du pays. Les déploiements étant prévus dès 2026, les PRM pourraient se généraliser d’ici 2035, en raison de la demande croissante en matière de réduction des émissions dans le secteur industriel. L’étude complète peut être consultée à l’adresse https://cna.ca/wp-content/uploads/2021/03/GHG-Study-Slide-Deck.pdf et le résumé est disponible à l’adresse https://cna.ca/wp-content/uploads/2021/03/SMR-GHG-Study-Executive-Summary-CNA-March-31-2021.pdf.

À propos de l’ANC

Depuis 1960, l’Association nucléaire canadienne (ANC) représente la voix nationale de l’industrie nucléaire au Canada. En collaboration avec ses membres et tous les groupes d’intérêt, l’ANC promeut l’industrie à l’échelle nationale et internationale, travaille avec les gouvernements sur les politiques touchant le secteur et œuvre à augmenter la sensibilisation et la compréhension quant à la valeur apportée par la technologie nucléaire à l’environnement, à l’économie et aux activités quotidiennes des Canadiens et Canadiennes.

Pour plus d’informations

Gehna Singh Kareckas, directrice des communications
613-979-4272 / communications@cna.ca

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