Des emplois à toutes les étapes du circuit d’approvisionnement
Il y a beaucoup d’emplois dans les centrales nucléaires canadiennes, mais on en compte un nombre plus grand encore dans les entreprises qui rendent possible la production d’énergie nucléaire.
Il s’agit d’une industrie à forte intensité de main-d’œuvre, car on doit extraire l’uranium et lui faire subir un traitement complexe avant de pouvoir l’utiliser.
Au Canada, toute l’activité d’extraction d’uranium est concentrée en Saskatchewan, où se trouvent les gisements les plus riches du monde. Ces gisements d’uranium assurent une source d’emploi stable pour 10 000 travailleurs puisque la demande mondiale va en augmentant.
Susan Daigneault le sait pertinemment, car elle travaille dans les mines d’uranium depuis le milieu des années 1990. Elle vient tout juste de franchir le cap des 17 ans au service de Cameco à la mine McArthur River. Mme Daigneault a suivi le programme d’apprentie électricienne et possède une carte de qualification de la Saskatchewan comme opératrice de treuil. Elle est également membre active du Syndicat des métallos et représentante en santé et sécurité au travail.
Les systèmes électriques sont essentiels dans une mine – pour les pompes, la ventilation, l’extraction et la transformation du minerai, les génératrices d’urgence et les appareils d’éclairage et l’exécution des tâches générales quotidiennes. « Sous terre à McArthur, on a l’impression de travailler dans une petite ville, affirme Susan Daigneault. C’est grâce aux électriciens. » Et ces systèmes changent constamment : « À mesure que l’extraction minière progressera et que nous irons de l’avant, il y aura toujours des défis à relever. La culture de la sûreté à la mine est ancrée profondément chez les employés », ajoute-t-elle.
Les femmes sont encore en minorité dans les mines, mais ce n’est pas le cas des membres des Premières Nations. Elle-même d’ascendance métisse, Mme Daigneault a constaté une augmentation du nombre d’Autochtones au sein de l’effectif. Elle précise : « L’accord de bail immobilier conclu avec Cameco prévoit notamment l’embauche d’un certain pourcentage d’habitants du Nord. » Susan Daigneault aimerait que l’on augmente le nombre de participants aux programmes d’apprentissage pour former la prochaine génération afin de remplacer les travailleurs à mesure qu’ils partiront à la retraite.
Après une vingtaine d’années dans les mines, elle est encore passionnée par son travail : « C’est stimulant. On ne s’ennuie jamais! Et la Saskatchewan est maintenant la province qui offre les meilleures perspectives. Nous avons traversé des périodes difficiles, mais il est certainement possible de faire carrière dans les mines. »
Lorsque l’uranium a été extrait du sol, on doit le transformer en combustible. Charles Purrier, opérateur à l’usine de combustible de GE Hitachi, à Toronto, se consacre à ce travail depuis 14 ans.
Purrier est originaire de Jamaïque. Après avoir travaillé dans le secteur automobile ontarien, il a trouvé un emploi comme opérateur d’une presse à poudre d’uranium chez GE Hitachi. Au fil du temps, il a acquis de nouvelles compétences et est maintenant polyvalent au sein de l’usine. Membre actif d’Unifor, il est également délégué syndical, ce qui l’amène souvent à défendre les intérêts des travailleurs, par exemple dans le domaine de la sûreté : « Dans l’ensemble, déclare-t-il, je crois que notre travail est sécuritaire. Mais il n’y a rien de mal à améliorer la sûreté. »
Comme l’usine de GE Hitachi est située au cœur d’une zone urbaine, il est important d’assurer la sûreté pour maintenir une bonne relation avec la collectivité. D’après M. Purrier, on a fait face à une certaine opposition il y a plusieurs années, mais les relations se sont améliorées : « Les gens se sentaient mal informés. L’entreprise a tenu des assemblées publiques et les membres de la collectivité voulaient que l’on effectue des tests sanitaires. Depuis, les gens se sont calmés et ont davantage confiance. »
Quand nous lui avons demandé s’il s’attendait auparavant à travailler un jour dans l’industrie nucléaire, il a répondu : « Même pas dans mes rêves les plus fous. J’aime mon emploi et je me plais dans l’industrie. C’est la stabilité assurée pour tous ceux qui veulent y faire carrière. »