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L’énergie nucléaire : une vitrine pour l’innovation canadienne

September 10, 2015

Nous vivons une période très prolifique pour les travaux canadiens dans le domaine nucléaire à l’étranger.

En vertu d’une entente conclue en 2013 par le Canada et le Kazakhstan, les deux principaux exportateurs d’uranium à l’échelle mondiale auront accès à leurs marchés mutuels. En 2015, Cameco a conclu une entente en vertu de laquelle elle vendra pour 254 millions de dollars d’uranium canadien afin d’alimenter des réacteurs indiens. De plus, la société montréalaise SNC-Lavalin et ses filiales explorent avec des partenaires chinois des possibilités de travailler à des projets d’extraction d’uranium et de centrales nucléaires, de construire deux nouveaux réacteurs nucléaires en Roumanie et de développer des réacteurs qui utiliseront la technologie CANDU en Chine.

En plus d’aider d’autres pays à faire progresser leurs programmes nucléaires à des fins pacifiques et de favoriser la coopération internationale, ces initiatives ont des retombées économiques au Canada.

Citons à titre d’exemple la construction à Qinshan, en Chine, de deux réacteurs CANDU qui ont été mis en service au début des années 2000. Ce projet a permis de fournir à la Chine une solution énergétique canadienne sûre et propre, tandis que le Canada a bénéficié de milliers d’emplois et acquis une bonne connaissance du vaste marché chinois.

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Ces initiatives sont d’excellentes nouvelles. La construction de réacteurs CANDU ou la prolongation de leur durée de vie requiert une expertise. Or, les entreprises qui possèdent la plus grande expertise sont canadiennes. Jamie Higgs, ingénieur de SNC-Lavalin qui a travaillé à la remise à neuf d’un réacteur CANDU en Argentine, explique : « Chaque fois qu’un réacteur CANDU a été remis à neuf, nous y étions. Remplacer les tuyaux d’un réacteur, c’est une tâche complexe qui exige un calendrier serré. Il s’agit donc d’un domaine très spécialisé. »

Paula Belciugan, qui était responsable de la gestion de la qualité pour un projet de construction d’un nouveau réacteur CANDU en Roumanie dans les années 2000 et celui de remise à neuf du réacteur Wolsong‑1 en Corée du Sud, considère que les succès du passé permettent de renforcer la confiance : « Lorsque nous avons terminé nos travaux à Qinshan avant la date prévue, les Chinois en étaient très heureux. Nous avons bien travaillé également avec les Coréens et nous avons une très bonne collaboration en Roumanie. Le réacteur Wolsong‑1 a été remis en service en 2012, mais il faut continuer d’assurer l’entretien de systèmes nucléaires et classiques. Et les Coréens ont retenu les services de SNC‑Lavalin pour effectuer des inspections et des analyses.

Justin Alizadeh a lui aussi travaillé à la remise à neuf de Wolsong‑1. Il coordonnait le calendrier de quatre équipes, soit une qui travaillait dans le réacteur même, une autre qui s’occupait des tuyaux reliant le réacteur aux générateurs de vapeur, une autre encore qui s’assurait de la livraison des pièces et des services et une dernière qui s’occupait de la formation. Pour respecter le calendrier et le budget tout en assurant la sécurité des travailleurs, il fallait exécuter avec précision toutes les tâches. « Les Coréens étaient de très bons clients, explique M. Alizadeh. Ils avaient la motivation et la culture voulues pour que les choses se fassent dans les règles de l’art. Et ils sont des as pour ce qui est d’éliminer les obstacles. »

Son équipe avait tiré des leçons de la remise à neuf de la centrale Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick. Et sa vaste expérience constituait un précieux atout pour le projet de Wolsong – mais c’est un échange. « Comme nous nous mettions au service de ce projet en particulier, notre approche axée sur le projet devait s’accorder à celle des Coréens. Et nous en bénéficions aujourd’hui : bien des gens qui ont travaillé à Wolsong participent maintenant à la remise à neuf à Darlington, en Ontario. Et nous avons ramené de Corée cette culture du « Retroussons-nous les manches et faisons le travail! ».

Puisque la demande mondiale associée aux projets de nouvelles centrales nucléaires est en hausse, les entreprises canadiennes du secteur peuvent aussi s’attendre à participer aux travaux de construction. D’après une étude, menée en 2012, la construction de deux réacteurs CANDU 6 évolués injecterait 2,57 milliards de dollars dans l’économie canadienne et générerait du travail représentant 2 284 années-personnes.

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