Les LNC investissent dans l’hydrogène comme source d’énergie de l’avenir
février 2015
Imaginez un monde où les trajets en voiture n’entraîneront pas plus de répercussions environnementales que les déplacements à pied ou à vélo. Un monde où la combustion des combustibles fossiles ne sera plus qu’un lointain souvenir d’une ère révolue, longtemps avant que les avancées sur le front des sources d’énergie de remplacement pour les transports soient développées et commercialement viables.
La science d’avant-garde à la base de l’utilisation de l’hydrogène comme source d’énergie pour assurer l’alimentation en électricité dans notre vie quotidienne est une perspective qui a captivé l’imagination des chercheurs des Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) et incité leurs dirigeants à ouvrir un nouveau laboratoire sur le même site, à Chalk River, en Ontario.
L’avantage des LNC dans l’exploration des futures applications de l’hydrogène vient de leur soixantaine d’années d’expérience de l’utilisation d’isotopes de l’hydrogène, comme le deutérium et le tritium. (Le deutérium est l’hydrogène lourd présent dans l’eau utilisée pour refroidir l’uranium dans les réacteurs nucléaires CANDU. Il est tout à fait semblable à l’hydrogène ordinaire qui se combine à l’oxygène pour former l’eau, sauf qu’il a un neutron – c’est ce poids supplémentaire qui rend l’eau « lourde ». Le tritium radioactif quant à lui possède deux neutrons.)
Les LNC tirent maintenant parti de leur vaste expérience pour explorer la production d’hydrogène à grande échelle au moyen d’une technologie pouvant être intégrée à l’énergie nucléaire. Pour l’essentiel, cette technologie utiliserait le surplus d’électricité – d’origine nucléaire ou renouvelable – comme énergie propre nécessaire afin de produire cette ressource.
Où cela pourrait-il nous mener? Peut-être à l’économie de l’hydrogène. En effet, l’hydrogène est une source d’énergie à faible teneur en carbone qui pourrait un jour remplacer l’essence pour les transports ou le gaz naturel pour le chauffage. Il est attrayant, car le seul sous-produit de son utilisation est l’eau – l’eau ordinaire. Et on obtient à la clé pas la moindre émission nocive pour l’environnement.
En janvier 2015, lors de l’inauguration du laboratoire de 55 millions de dollars de son entreprise, le président et chef de la direction des LNC, Robert Walker, a affirmé : « Ce nouveau laboratoire permettra de faire de la recherche de pointe afin que les Canadiens disposent d’un environnement propre et sain grâce au développement et à l’utilisation de technologies énergétiques propres. »
« Les travaux qui seront réalisés entre ces murs prennent appui sur la position de chef de file mondial des LNC dans le domaine des technologies de l’hydrogène. Ils nous permettront de mettre au point des solutions offrant sûreté et sécurité pour répondre aux besoins énergétiques du Canada dans l’avenir. Et ils constitueront l’assise qui nous offrira la possibilité de tirer parti de nos compétences et de les exploiter dans d’autres secteurs industriels et sur les marchés internationaux. »
Le nouvel équipement de laboratoire est fourni par d’autres entreprises canadiennes novatrices du secteur nucléaire, par exemple, Kinectrics, TurnKey Modular Systems, Tyne Engineering et Angstrom Engineering. Chaque pièce d’équipement permet d’avoir recours à un procédé expérimental pour mesurer le rendement d’une transformation chimique ou physique à laquelle participe l’hydrogène. Par exemple, l’un des appareils mesure la vitesse de réaction de l’hydrogène avec l’oxygène dans différentes conditions et avec différents matériaux catalytiques.
Le laboratoire d’hydrogène des LNC, qui illustre parfaitement la vigueur du Canada en sciences et en technologie, est le fruit des travaux menés au pays pour explorer les applications civiles de la technologie nucléaire.