ARC Canada se prépare à un examen plus approfondi de la part de la CCSN
« Nous ne pensons pas que l’achèvement réussi de la Phase 1 de l’examen de la conception du fournisseur (ECF) mené par la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) équivaut à une approbation; cela envoie toutefois un signal fort aux investisseurs et aux exploitants leur indiquant que nous comprenons parfaitement la position de la CCSN à l’égard de notre technologie et que nous en tiendrons compte dans notre progrès », a affirmé Norman Sawyer, président et directeur général d’ARC Nuclear Canada, Inc. (ARC Canada).
Sawyer fait ici référence à la Phase 1 de l’examen réalisé par la CCSN en octobre 2019. Cet examen a permis de conclure qu’au regard des 19 domaines d’intérêt de la CCSN en matière de sûreté, l’approche de conception baptisée ARC-100, qui a été adoptée par l’entreprise, répond aux objectifs des normes d’application de la réglementation canadienne. Cela signfie qu’ARC Canada est maintenant sur la bonne voie pour développer sa technologie au Nouveau-Brunswick. Cela prépare aussi le terrain pour un examen de Phase 2, décrit par M. Sawyer comme un examen plus approfondi de la conception et des plans de la technologie de l’entreprise.
L’ARC-100
À l’heure actuelle, trois entreprises ont déjà passé la Phase 1 de l’examen, mais Norman Sawyer est un ardent défenseur des avantages de l’ARC-100. « La différence, c’est que notre conception a fait ses preuves », affirme-t-il. « Nous disposons de trois décennies de données qui prouvent que notre technologie est opérationnelle. » La conception de l’ARC-100 est basée sur un prototype américain, l’EBR-II, qui a été exploité avec succès pendant 30 ans.
Les conceptions des petits réacteurs modulaires (PRM) varient considérablement. L’un des points forts particuliers du réacteur ARC-100 tient à sa conception « intrinsèquement sûre », toute surchauffe entraînant une diminution de la puissance de sortie. De plus, il suffit de le recharger une fois tous les 20 ans. « Moins de 15 % du combustible doit être rechargé », explique M. Sawyer. « Après 20 ans d’exploitation sûre, fiable, sans émissions et à faible coût, nous reconstituons notre stock de combustible, ce qui signifie une diminution importante des déchets. »
Une solution en complément des sources d’énergie renouvelable
Sawyer considère que les PRM jouent un rôle important dans l’écologisation du réseau électrique du Nouveau-Brunswick : « Je suis favorable à l’énergie éolienne et solaire, mais elle n’est produite que 30 % du temps, et elle fluctue sans cesse. Nous pouvons créer un équilibre. » Il affirme également que les PRM rendent inutiles les sources d’énergie de réserve coûteuses et parfois très polluantes. Utilisés dans d’autres applications à travers le Canada, ils servent notamment au développement progressif des réseaux électriques, à l’alimentation de petites villes, ou sont utilisés à des fins industrielles comme dans la production d’hydrogène.
Et, d’après M. Sawyer, la demande ne fera qu’augmenter. « Avec la prise de position du Canada en faveur de la lutte contre le changement climatique, notre technologie sans émission évolue sur un marché en pleine expansion. La Nouvelle-Écosse, par exemple, génère environ 1 400 MW d’électricité à partir du charbon, mais un PRM serait pour elle l’occasion de se débarrasser entièrement du charbon grâce à des accords d’achat avec le Nouveau-Brunswick. » L’entreprise est en pourparlers avec des marchés d’exportation comme le Royaume-Uni, la Corée du Sud et le Japon.
ARC Canada procède actuellement à un examen détaillé de ses plans et de ses coûts avec ses partenaires en vue de la prochaine phase de conception : GE Hitachi Nuclear Energy, AECOM Canada Nuclear Operations, Inc. et Worley. « Nous avons constitué une équipe de calibre mondial et des discussions sont déjà en cours avec la CCSN au sujet de la prochaine phase », a déclaré M. Sawyer, avant d’ajouter que l’heure était venue de prendre des décisions clés. « Nous travaillons avec Énergie NB à l’élaboration d’un plan de lancement en 2028. Cette date peut sembler lointaine, mais cela implique que nous devons mettre en place une chaîne d’approvisionnement d’ici 2021. »