Science nucléaire et lutte contre la pollution marine
L’organisation maritime internationale (OMI) a récemment imposé de nouvelles règles pour limiter d’ici 2020 la teneur en soufre des combustibles utilisés par les navires. La teneur en soufre du pétrole devra ainsi passer de 3,5 % à 0,5 % au cours des deux prochaines années. L’OMI affirme que les nouvelles règles « réduiront considérablement la teneur en oxyde de soufre émis par les navires et devraient avoir d’importantes retombées pour la santé et l’environnement, surtout chez les populations vivant près des ports et des côtes ».
Les techniques nucléaires et isotopiques sont une source d’information unique pour surveiller la présence de contaminants dans les océans, car elles permettent de repérer les contaminants nucléaires et non nucléaires, de suivre leur chemin dans l’environnement et d’étudier leurs effets biologiques.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) travaille depuis des dizaines d’années dans ce domaine avec différentes organisations environnementales de l’ONU.
« Pour accompagner les États membres dans la lutte contre la pollution côtière et marine, l’AIEA a conçu des outils et méthodes scientifiques aidant les décideurs à protéger le milieu marin, explique l’AIEA. L’Agence exploite des Laboratoires de l’environnement à Monaco et à Seibersdorf, en Autriche, où des techniques nucléaires et isotopiques sont mises à profit pour étudier les processus de pollution et suivre l’empreinte des polluants. »
L’année dernière, les Laboratoires de l’environnement de l’AIEA à Monaco ont offert des formations pour les scientifiques sur les techniques de mesure et de surveillance des polluants en milieu marin.
Depuis le début de sa collaboration avec ONU Environnement, en 1986, l’AIEA a organisé conjointement avec cette organisation 56 formations et 34 tests de compétence avec des représentants de pays méditerranéens, afin de renforcer la surveillance de la pollution. De plus, 57 méthodes recommandées pour l’analyse d’éléments traces et de polluants organiques dans des échantillons marins ont été mises au point en partenariat avec ONU Environnement et la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO (COI-UNESCO).
« Au cours des 40 dernières années, l’AIEA a effectué en partenariat 33 missions élargies d’assurance de la qualité pour vérifier et améliorer la qualité des analyses de contaminants et 93 missions d’entretien d’instruments, et par ailleurs installé de nouveaux instruments d’analyse de contaminants dans des laboratoires méditerranéens », explique l’AIEA.
Comme l’a conclu une étude d’orientation de l’AIEA, « la plupart des problèmes majeurs de pollution en milieu marin ne peuvent être étudiés qu’au moyen de techniques nucléaires et isotopiques, lesquelles fournissent les données diagnostiques et dynamiques nécessaires pour déterminer la source de contamination, l’historique de son accumulation, ses voies de pénétration dans l’environnement et son impact environnemental. »