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Journée internationale des femmes : combler le fossé entre les genres

March 5, 2018

D’après un rapport du Forum économique mondial, il faudra plus de 100 ans pour combler le fossé entre les genres et plus de deux siècles avant d’atteindre l’égalité salariale entre hommes et femmes, un fossé qui se creuse encore. Le rapport révèle également que la parité entre les genres est essentielle afin d’augmenter le PIB mondial. « Globalement, le monde pourrait accroître le PIB mondial de 5,3 billions de dollars américains d’ici 2025 en réduisant l’écart de participation économique entre les genres de 25 % au cours de la même période. »

Le jeudi 8 mars, des gens partout dans le monde se réuniront pour célébrer les réalisations des femmes sous le thème #PressForProgress, une action en faveur de l’égalité hommes-femmes.

Au Canada, il reste beaucoup de chemin à parcourir afin d’atteindre la parité entre les genres. Selon les dernières données de Statistique Canada, moins de 3 % de tous les apprentis de métiers sont des femmes, et les hommes restent par ailleurs majoritaires dans les postes de direction des entreprises canadiennes. Seulement 15 % de l’ensemble des cadres dirigeants sont des femmes et l’on enregistre une proportion comparable de femmes au sein de conseils d’administration.

Qu’en est-il du Canada et des femmes dans le nucléaire?

Selon une communication récente de Women in Nuclear Canada (WiN), les femmes représentent environ 20 % de tous les travailleurs de l’industrie nucléaire.

« Si l’on considère qu’une femme fera carrière pendant 30 ans, la seule année de congé maternité qu’elle prendra et la courte période de temps où il lui faudra de la souplesse dans son horaire de travail ne représentent que très peu. Si vous adoptez des comportements hérités du passé, vous désavantagez donc les femmes au début de leur carrière (en général) », indique Fiona McNeill, directrice du programme d’études supérieures en sciences du rayonnement, professeure de physique et d’astronomie et ancienne vice-présidente chargée de la recherche à l’Université McMaster.

L’égalité des genres commence dans la salle de classe

Atteindre l’égalité des genres est l’un des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Un objectif qui commence dans la salle de classe, selon Mme McNeill.

« Dans les programmes de formation, on doit s’engager à atteindre la parité, insiste Mme McNeill. S’il vous manque 50 % de votre population, donc si vous n’avez pas la parité, ce n’est pas optimal en termes de capital humain. Vous devez y croire et fournir un effort à cette fin. »

La formation de femmes scientifiques est la priorité de l’Université McMaster. Un effort réfléchi a été livré pour le programme d’études supérieures en sciences du rayonnement, lequel attire environ 40 % de femmes dans ses diverses matières, afin d’assurer une meilleure représentation des femmes dans les branches de la physique. Mme McNeill estime que les étudiantes sont plus attirées par les programmes où elles pensent que leur travail aura des incidences directes.

« Dans le nucléaire, on pourrait probablement embaucher davantage de femmes en parlant de thèmes pertinents sur le plan social et de leur finalité. Pensons notamment au changement climatique, à l’environnement et aux dérivés de la technologie nucléaire dans le domaine de la santé », précise Mme McNeill.

Le rôle des gouvernements

Mme McNeill pense en outre que les gouvernements ont un rôle à jouer au-delà de l’investissement dans l’éducation.

« Les gouvernements doivent s’engager à atteindre la parité dans les fonctions et les salaires; l’engagement à réaliser la parité passe forcément par là. Il vous faut les nombres et l’égalité salariale », martèle Mme McNeill.

L’Islande fait figure de proue à ce chapitre, étant le premier pays à légiférer pour imposer aux entreprises l’égalité des salaires entre leurs employés hommes et femmes.

Au Canada, le premier ministre Justin Trudeau a fait les manchettes en formant le tout premier cabinet paritaire du pays. Dans son discours au Forum économique mondial de 2018, il évoquait en outre les questions d’embauche, de promotion et de rétention des femmes, « pas seulement parce que c’est un choix judicieux, ou parce que c’est un bon choix, mais parce que c’est un choix intelligent ».

À McMaster, les gens constatent l’effet d’investir dans les femmes, la moitié des titulaires de bourses en physique du programme d’études supérieures en sciences du rayonnement étant des femmes, signe que le progrès est possible.

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