Un véhicule nucléaire
Un atome et une imprimante 3D pourraient bien propulser la prochaine génération de véhicules. C’est en tout cas l’idée du designer automobile russe Grigory Gorin, avec son concept d’un véhicule fonctionnant grâce au principe de la fusion nucléaire.
La voiture-concept AUDI Mesarthim F-Tron Quattro a été inspirée en partie par Michel Laberge. Dr. Laberge a fondé General Fusion en 2002 dans le but de créer la voiture du futur, alimentée par l’énergie produite à partir de la fusion nucléaire.
L’automne dernier, le travail accompli par General Fusion a été reconnu par Technologies du développement durable Canada (TDDC), qui lui a accordé une subvention d’un peu plus de 12 millions de dollars afin que des recherches plus poussées soient menées dans le domaine de l’énergie de fusion.
« Je pense qu’il s’agit d’une idée incroyable. Je l’adore », a expliqué M. Gorin. « Cela m’inspire beaucoup lorsque je vois des gens qui s’investissent pour trouver des solutions aux défis liés à une énergie propre et sûre. »
La fascination de M. Gorin pour les voitures remonte à son enfance. D’après lui, l’AUDI Mesarthim – qui doit son nom à l’une des étoiles de la constellation du Bélier – transformera la production automobile en minimisant l’impact environnemental tout en fournissant de l’énergie de manière quasi illimitée.
Les étoiles de notre système solaire sont alimentées en énergie par la fusion nucléaire. Le processus de fusion s’opère au centre de l’étoile. Lorsque deux atomes se rencontrent pour former un atome plus lourd, ils libèrent une quantité incroyable d’énergie.
Le concept de la voiture est plutôt simple. En accélérant, la voiture électrique produit de l’énergie et le réacteur entre en action. Quatre systèmes de récupération de l’énergie cinétique (SREC) récupèrent l’énergie en surplus et la stockent dans une batterie, qui sert de dispositif d’appoint. Une petite quantité d’hydrogène est utilisée comme combustible pour alimenter le réacteur presque indéfiniment.
- Gorin a été inspiré par l’évolution écologique dans sa région, en Russie.
« J’ai constaté des températures totalement anormales. (Par exemple), en 2010, il a fait si chaud que des forêts ont commencé à brûler », a affirmé M. Gorin. « Les hivers (sont aussi devenus) très doux; cette année nous n’avons pas eu de neige en décembre et en février mais de la pluie », a-t-il déclaré.
Les inquiétudes concernant l’environnement en Russie sont remontées jusqu’au Kremlin. Le président Putin, cherchant à sensibiliser le grand public aux problèmes environnementaux, a déclaré que 2017 serait l’année de l’écologie en Russie.
Alors qu’il faudra encore attendre plusieurs années avant que l’invention de M. Gorin ne se concrétise, lui est d’avis que les voitures du futur pourront être équipées d’un dispositif embarqué capable de produire de l’énergie, tel qu’un réacteur à fusion.
« Le réacteur peut être installé sur n’importe quel châssis, avec n’importe quelle carrosserie, pour fournir de l’énergie selon les besoins », a-t-il précisé avant d’ajouter « Il pourrait aussi probablement être utilisé conjointement à des réacteurs (stationnaires) fixes ».
La voiture qu’il propose ne nécessitera que rarement, voire jamais, d’être alimentée en combustible et ne produira pas d’émissions nocives telles que celles générées par les véhicules d’aujourd’hui qui fonctionnent avec des combustibles fossiles.