Le rôle de l’énergie nucléaire à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique tenue à Paris
En décembre, le Canada a participe à la 21e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (appelée « COP 21 »). Cette conférence vise à en arriver, pour la première fois, à un accord international contraignant pour lutter contre le changement climatique. Il s’agira aussi de la première tribune internationale majeure à laquelle le Canada sera représenté par le nouveau gouvernement.
Les yeux aussi tournés vers les partisans de l’énergie nucléaire comme source d’électricité sans émissions de carbone – par exemple l’organisation Nuclear for Climate, qui réunit des représentants de l’industrie du monde entier afin d’alimenter le débat concernant les mesures de lutte contre le changement climatique et de mettre en évidence la contribution essentielle de l’énergie nucléaire. De même, l’Association nucléaire mondiale (ANM) s’attend à ce que l’énergie nucléaire occupe une place de choix dans toute solution mondiale au changement climatique. D’après Jean‑Jacques Gautrot, président de l’ANM, une déclaration à l’issue de la COP21 serait considérée comme fructueuse si elle permettait de « faire reconnaître que le doublement, voire le triplement de la puissance du parc nucléaire actuel constitue un élément important de toute intervention d’envergure mondiale ».
Selon M. John Barrett, président de l’Association nucléaire canadienne, le fait que l’on discute de l’énergie nucléaire dans le cadre du débat sur le changement climatique représente une possibilité pour le Canada. « Notre pays est l’un des très rares qui possèdent un savoir-faire à toutes les étapes de la filière nucléaire – extraction de l’uranium, conception et construction de réacteurs, production d’électricité propre et gestion des déchets nucléaires. De plus, nous nous sommes dotés d’un organisme de réglementation gouvernemental indépendant extrêmement compétent. Nous pouvons donc exporter le savoir-faire nucléaire canadien à toutes les étapes de la filière. »
Au cours de la COP21, le défi consistera à mettre l’accent sur les approches pragmatiques. Comme l’explique M. Barrett, « le principal risque, c’est que les participants à la COP21 optent pour des technologies propres qui ne sont pas encore prêtes à alimenter le monde en énergie. Les technologies solaire et éolienne ont de nombreux partisans, mais personne n’a encore fait la preuve qu’elles peuvent fournir un approvisionnement en électricité fiable répondant aux besoins des économies industrialisées. Seules deux filières – l’hydraulique et le nucléaire – peuvent produire en tout lieu et à tout moment de l’électricité sans émissions de carbone et en quantité suffisante pour alimenter un réseau. »
Le Canada possède certaines réserves d’uranium parmi les plus vastes du monde et dispose d’une technologie nucléaire éprouvée et sûre, ce qui lui offre une formidable possibilité de participer à la lutte mondiale contre le changement climatique. À la COP21, les décisions seront prises par les dirigeants politiques, mais John Barrett affirme que l’industrie peut jouer un rôle de soutien à cet égard : « Alors que le Canada reprend le dialogue avec les autres pays, il est important que nous puissions proposer des technologies éprouvées en communiquant de l’information exacte concernant les risques et avantages qui en découlent. Nous déjà amorcé des discussions avec le gouvernement sur la façon dont l’énergie nucléaire peut l’aider à atteindre les objectifs énoncés dans ses politiques énergétique, environnementale et étrangère. »