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La technologie canadienne joue un rôle de premier plan dans le recyclage du combustible nucléaire

February 17, 2016

Bien des gens sont étonnés d’apprendre que l’énergie nucléaire est une source d’énergie propre. Elle compte parmi celles qui produisent le moins de gaz à effet de serre. Elle en produit encore moins que l’énergie solaire au cours du cycle du combustible, sans compter qu’elle libère des volumes de polluants infimes par rapport au pétrole, au charbon et à l’essence. De plus, en raison de la densité extrême de l’uranium, le volume de déchets représente une minuscule fraction de ce que produiraient les centrales au charbon.

Cependant, il y a toujours place à l’amélioration. L’entreprise montréalaise SNC-Lavalin prend des mesures visant à réduire encore davantage la production de déchets en faisant appel à l’uranium recyclé dans son nouveau réacteur CANDU à combustible avancé (RCCA) dont elle procède présentement au développement conjointement avec la Chine.

Recyclage conventionnel

Le recyclage du combustible nucléaire n’a rien de nouveau. « Lorsque le combustible provient d’un réacteur à eau légère, il est possible de le traiter, comme on le fait au Royaume-Uni, en France et dans d’autres pays, » d’expliquer Sermet Kuran, vice-président de SNC-Lavalin responsable du RCCA. Au-delà de 95 % des produits du recyclage sont constitués d’uranium recyclé qu’il est possible d’enrichir et d’utiliser de nouveau dans les réacteurs à eau légère. Cependant, il s’agit là d’un processus coûteux en termes d’argent, d’électricité et d’impacts sur l’environnement.

Réacteur CANDU à combustible avancé

Le concept de RCCA de SNC-Lavalin utilise l’uranium recyclé de manière plus efficace, alors que la Chine représente un terrain d’essai idéal. La Chine compte de nombreux réacteurs à eau légère qui utilisent l’uranium enrichi. Celui-ci présente une teneur élevée en uranium 235, le type d’uranium qui produit l’énergie.

Cependant, le concept phare du Canada en matière de centrales nucléaires, connu sous le nom de CANDU, utilise l’uranium naturel, qui renferme un pourcentage bien moins élevé d’uranium 235. Le RCCA est une version modifiée par rapport au concept traditionnel des réacteurs CANDU afin de pouvoir utiliser l’uranium recyclé directement sans un processus d’enrichissement préalable. Pour cette raison, le recyclage est bien plus économique.

Cette solution convient particulièrement à la Chine, de dire Kuran. « Quatre réacteurs à eau légère sont capables de produire le combustible nécessaire pour alimenter un de nos RCCA. La Chine compte à l’heure actuelle près de 30 réacteurs et on prévoit porter ce nombre à environ 100. » Le pays importe également la majeure partie de son uranium, ce qui lui permet de maximiser l’extraction d’énergie.

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Que nous réserve l’avenir?

Le RCCA est doté de toutes les caractéristiques de sécurité parmi les meilleures au monde qu’on retrouve déjà dans les réacteurs CANDU, sans compter ses nouvelles caractéristiques de sécurité active et passive. Malgré tout, il faudra encore un certain temps avant que vous ne verrez un RCCA au Canada, de dire Kuran. « Les réacteurs CANDU utilisent déjà l’uranium de manière environ 30 % plus efficace que tout autre réacteur. Ainsi, la quantité de matière fissible que renferme notre combustible irradié est faible. » Autrement dit, le combustible irradié canadien renferme trop peu d’uranium 235 pour qu’on puisse le recycler de manière économique.

Cependant, une telle opération est logique en Chine où SNC-Lavalin prévoit procéder graduellement au déploiement de son concept pour assurer le bon déroulement du projet. Il s’agit là d’une occasion sans précédent : en dirigeant le projet pilote du RCCA, la Chine économise son argent et son énergie tout en permettant à une entreprise canadienne de jouer un rôle de premier plan dans un marché en pleine croissance.

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