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Travailler dans une centrale nucléaire, c’est comment?

May 21, 2015

mai 2015

Editorial - jobsLa remise à neuf prévue de 10 réacteurs nucléaires ontariens aidera à maintenir les tarifs d’électricité à un bas niveau dans la province. Ces travaux de grande envergure, qui s’échelonneront sur 15 ans, devraient créer plus de 10 000 emplois, dont environ 90 % en Ontario. Mais de quel type d’emplois s’agit-il?

Peter Weekes devrait le savoir : au service de Bruce Power depuis 1977, il a travaillé à nombre des projets clés associés à l’exploitation de la centrale. « On peut acquérir une vaste expérience au sein de l’entreprise, explique-t-il. J’ai participé à des études techniques, à l’exploitation et à de grands projets. »

Parmi ces projets, mentionnons le redémarrage des tranches 1 et 2 en 2012 et la gestion du remplacement des générateurs de vapeur pour les travaux de remise à neuf à venir. Peter est parti à la retraite pendant le redémarrage des tranches 1 et 2, mais il aimait tellement son travail qu’il est revenu dès le lendemain comme entrepreneur : « J’aime travailler avec les gens, en particulier afin de planifier le remplacement de composants majeurs pour la remise à neuf, souligne-t-il. Les gens ici veulent que les travaux aillent de l’avant – nous avons le sentiment de préparer l’avenir et c’est bien le cas. Nous prolongeons la durée de vie de réacteurs et nous les améliorons. »

L’une des personnes avec qui il a travaillé tout au long de sa carrière est sa femme, Linda, qui a participé au redémarrage des tranches 1 et 2 et au remplacement des canaux de combustible des réacteurs. Peter raconte qu’elle était la seule femme inscrite au programme de génie à l’Université Queen’s à la fin des années 1960 et au début des années 1970. « Les choses ont bien changé depuis cette époque, précise t il. L’effectif est maintenant très diversifié – sur le plan du sexe, de l’origine ethnique, de la confession religieuse, de l’orientation sexuelle, etc. »

« Mais cet effectif a encore besoin de nouveaux talents, affirme-t-il. Il nous faut embaucher des gens en amont de la chaîne, afin qu’ils aient acquis l’expérience voulue au moment où on leur confiera la direction de projets. Je vois beaucoup de gens de la prochaine génération qui travaillent ici et c’est gratifiant. »

Matthew Saldanha, qui est entré à Bruce Power en 2013, est de cette génération. En tant que technicien en génie en chef, il fait partie d’une équipe qui gère toutes les modifications de conception à la centrale. Matthew travaille avec ses mentors pour préserver l’intégrité de la conception de la centrale. L’équipe peut ainsi protéger l’équipement de la centrale et le public.

À titre de nouvelle recrue de l’industrie nucléaire, Matthew affirme : « C’était un peu lourd, mais j’ai eu des mentors et j’ai travaillé au sein d’un bon groupe. La courbe d’apprentissage a été abrupte, mais je n’ai jamais été laissé à moi-même. »

Matthew explique que les relations entre la centrale et les collectivités avoisinantes sont très bonnes : « La plupart des habitants de la ville travaillent à la centrale et, d’une façon ou d’une autre, la centrale influe sur la vie de tous. Elle n’apporte que du bon dans la région. » Peter abonde dans le même sens et souligne que Bruce Power contribue à la collectivité en organisant des activités sociales, par exemple des fêtes de plage et des tournois de golf, et en appuyant des organismes de bienfaisance. De plus, les deux hommes sont très à l’aise d’habiter à proximité de la centrale : « Je n’hésiterais pas à vivre tout à côté de la clôture s’il le fallait », ajoute Peter.

Matthew prévoit de vivre dans la région très longtemps : « Je me vois rester ici, mais probablement pas toujours dans le même emploi – il y a beaucoup de possibilités de promotion et l’entreprise est très réceptive. Je recommanderais à tous de travailler ici. » D’après Peter, les travaux de remise à neuf ont ouvert de nouvelles possibilités professionnelles : « Je n’aurais peut-être pas fait cette recommandation il y a 10 ans – l’industrie avait atteint un plateau et le projet de construction de la centrale suivante après Darlington avait été mis en suspens. Maintenant que nous sommes sur le point d’entreprendre les travaux de remise à neuf, j’encouragerais certainement les gens à faire carrière dans l’industrie. Les emplois créés pour mener à bien les travaux dureront une autre génération. »

Et même après avoir remis à neuf les centrales, on continuera de les exploiter pendant des dizaines d’années et il faudra faire appel à des personnes qualifiées. D’après Manufacturiers et Exportateurs du Canada, un seul réacteur nucléaire génère 640 emplois à temps plein très bien rémunérés – et l’Ontario compte 18 de ces réacteurs.

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