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L’Ontario élabore le scénario pour la remise à neuf de ses réacteurs nucléaires

May 21, 2015

mai 2015

Editorial - principlesL’Ontario s’apprête à remettre à neuf 10 de ses 18 réacteurs nucléaires à compter de 2016. Cet investissement permettra de prolonger la durée de vie des réacteurs en assurant la sûreté et l’efficacité de leur exploitation pendant des dizaines d’années. De plus, il créera des milliers d’emplois et injectera dans l’économie ontarienne des fonds dont elle a grandement besoin. Le coût des travaux de remise à neuf représente la moitié du coût de construction de nouveaux réacteurs – et cela revient beaucoup moins cher à long terme que d’investir dans la filière solaire, éolienne ou gazière pour produire la même quantité d’électricité.

Comme l’a affirmé Bob Chiarelli, ministre de l’Énergie de l’Ontario, en entrevue à Global News, « l’option la plus avantageuse sur le plan du coût pour remplacer la production nucléaire actuelle consiste à remettre à neuf nos réacteurs ».

Cela dit, ces travaux ont un coût : environ 25 milliards pour l’ensemble des projets échelonnés sur 15 ans. Le Plan énergétique à long terme de l’Ontario de 2013, dans lequel le gouvernement a annoncé sa décision de remettre à neuf les réacteurs, définit sept principes auxquels obéit ce processus – et indique tous les intervenants appelés à y participer.

« Réduire au minimum le risque commercial du point de vue des contribuables et du gouvernement. »

La population et le gouvernement de l’Ontario font un investissement majeur dans l’énergie nucléaire. Ils devraient obtenir le retour sur investissement attendu sans courir un grand risque d’avoir à investir davantage. Les six autres principes découlent du premier.

« Atténuer les risques rattachés à la fiabilité en mettant au point des plans circonstanciels comprenant des solutions de rechange en matière d’approvisionnement s’il y a risque d’inexécution du contrat et d’autres objectifs. »

L’Ontario dispose d’un portefeuille énergétique diversifié. La filière nucléaire assure la plus grande partie de la production d’électricité, mais l’énergie hydraulique, les énergies renouvelables et le gaz naturel jouent aussi un rôle important. La province peut également acheter de l’électricité des provinces ou États voisins. Par conséquent, bien que le Plan énergétique à long terme de l’Ontario reconnaisse que la remise à neuf des centrales nucléaires constitue la meilleure option à long terme, la province envisagera aussi d’investir dans ces solutions de rechange. L’entente d’échange d’électricité à certaines périodes de l’année récemment conclue avec le Québec pourrait aussi aider l’Ontario à bénéficier d’une flexibilité accrue.

« Enchâsser des mécanismes de sortie et d’établissement de la portée des incidences qui soient à la fois appropriés et réalistes. »

Une façon de responsabiliser les exploitants et les entrepreneurs consiste à prévoir des mécanismes de sortie – des modalités contractuelles permettant à la province de limiter ou d’interrompre le projet en cas de dépassement de coûts.

« Tenir l’exploitant du secteur privé responsable du calendrier et du prix de la remise à neuf de la centrale nucléaire. »

En tant qu’exploitant du secteur privé qui participe au projet de remise à neuf de sa centrale, Bruce Power doit veiller au respect du calendrier et du budget. L’entreprise ne pourra pas simplement refiler aux contribuables des dépenses supplémentaires.

« Exiger d’OPG qu’elle tienne ses entrepreneurs responsables du calendrier et du prix de la remise à neuf de la centrale nucléaire. »

De même, Ontario Power Generation (OPG) accorde des contrats à des entreprises plus spécialisées pour une grande partie des travaux de remise à neuf de la centrale Darlington. Un retard sur le calendrier ou un dépassement de coûts de la part d’un des entrepreneurs pourrait se répercuter sur le calendrier et le budget d’ensemble. En conséquence, ces entreprises doivent également être tenues responsables.

« Faire en sorte que les exigences liées au site, à la gestion de projet, à la réglementation, ainsi que les considérations de la chaîne d’approvisionnement et la limitation des coûts et des risques soient les facteurs principaux du développement du plan de mise en œuvre ».

Les projets de remise à neuf reposent essentiellement sur une gestion rigoureuse. Par exemple, l’évaluation environnementale réalisée par OPG à la centrale Darlington a montré que la remise à neuf des réacteurs n’aurait pas d’effets négatifs importants sur l’environnement. Un examen de la sûreté a par ailleurs permis de constater que l’exploitant respecte les codes et normes modernes et utilise les bonnes pratiques de l’industrie. Les améliorations recommandées au chapitre de la sûreté à l’issue de ces deux évaluations font maintenant partie du plan de mise en œuvre intégrée de la centrale. Enfin, d’après l’évaluation globale des risques, la centrale Darlington est sécuritaire et fiable et elle le demeurera lorsque les améliorations prévues au chapitre de la sûreté auront été apportées. Des mesures similaires sont en cours à la centrale Bruce Power.

« Prendre des mesures initiales de plus petite envergure afin de s’assurer qu’il y a possibilité d’incorporer les leçons apprises des projets de remise à neuf, incluant la collaboration des exploitants. »

Dans un premier temps, on remettra à neuf deux réacteurs, soit un à la centrale Bruce Power et un à Darlington. Tout au long des 15 années sur lesquelles s’échelonneront les travaux, on prévoit de ne pas remettre à neuf plus de trois réacteurs à la fois. Ainsi, il sera possible d’évaluer la remise à neuf de chaque réacteur, d’en tirer des leçons et de les mettre à profit au moment de la remise à neuf des réacteurs suivants.

Même les travaux portant sur les premiers réacteurs bénéficieront d’un retour d’expérience – grâce aux leçons tirées des travaux similaires déjà effectués (Bruce Power, Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, et Wolsong-1, en Corée du Sud). En outre, OPG a créé une maquette grandeur nature de l’enceinte des réacteurs de Darlington pour tester les outils, donner la formation et s’assurer que les équipes peuvent coordonner les tâches en temps réel.

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