Allocution prononcée lors de la deuxième forum communautaire de 2010 tenu par Cameco

June 21, 2010

Allocution prononcée par Denise Carpenter, présidente et chef de la direction, Association nucléaire canadienne
à la deuxième forum communautaire de 2010 tenu par Cameco
le 21 juin 2010

Mesdames et messieurs, bonjour!

Merci John.

En tant que présidente et chef de la direction de l’Association nucléaire canadienne – l’ANC –, je suis très heureuse de me trouver à Port Hope. Et je me sens forcément à ma place dans une salle qui porte mon nom! Je suis originaire d’Alberta – mais cette coïncidence pourrait bien m’inciter à explorer mes racines familiales en Ontario.

C’est ma première visite ici, mais je suis tout à fait consciente du rôle essentiel que joue Port Hope dans l’industrie nucléaire canadienne. Depuis les premiers jours de l’industrie nucléaire au pays, Port Hope se trouve au centre de son évolution. En fait, l’installation nucléaire en exploitation ici est la plus ancienne du monde.

Ce passé impressionnant et cet héritage tout à fait exceptionnel peuvent créer à la fois des possibilités et des défis, mais vous donnez l’exemple en montrant comment une municipalité peut tirer parti des avantages de l’industrie nucléaire et trouver une solution aux problèmes complexes souvent associés au développement.

C’est pourquoi il ne faut pas sous-estimer l’importance des forums communautaires comme celui d’aujourd’hui. Je tiens d’ailleurs à féliciter Cameco, vos dirigeants municipaux, les groupes communautaires – et tous les habitants de Port Hope – pour l’organisation de ces forums d’année en année.

Nous avons absolument besoin d’un dialogue ouvert et permanent pour apprendre véritablement les uns des autres, échanger des points de vue et – surtout – apporter les changements qui s’imposent. Ce sont là des éléments essentiels pour assurer le succès et la prospérité de toutes les collectivités et de leurs industries de base. J’ai hâte de prendre part aux discussions de ce soir et d’assister aux présentations des autres participants.

Quelques faits concernant notre industrie à l’échelle du Canada

L’ANC compte environ 95 membres qui représentent l’ensemble de l’industrie nucléaire – notamment des producteurs d’électricité, des fabricants d’équipement, des sociétés d’extraction d’uranium et de traitement du combustible, des syndicats, des sociétés d’ingénierie et des universités.

L’année 2010 coïncide avec un anniversaire important pour nous. Il y a 50 ans que les membres de l’industrie nucléaire canadienne ont créé l’ANC pour promouvoir l’utilisation de la technologie nucléaire à des fins pacifiques au Canada.

Notre vision consiste à tirer parti des possibilités offertes par la renaissance du nucléaire à l’échelle mondiale pour créer et soutenir une industrie vigoureuse, dynamique et en plein essor.

On compte actuellement dans le monde 438 réacteurs nucléaires en exploitation, 54 en construction et plus de 450 prévus ou à l’étude. Notre industrie veut être un acteur mondial et créer de la richesse ainsi que des milliers d’emplois très rémunérateurs pour les Canadiens.

Depuis ses débuts à Chalk River jusqu’à aujourd’hui, l’industrie nucléaire a développé des produits et des services novateurs qui ont amélioré la qualité de vie au Canada et dans le reste du monde.

Nous avons créé une industrie de l’uranium de calibre mondial.

Avec le réacteur CANDU, la médecine nucléaire, la recherche sur les matériaux et les produits qui assurent la salubrité des aliments et facilitent l’accès à l’eau potable – notre industrie est un pilier de notre économie; elle rehausse le niveau de vie des gens et sauve des vies.

Dans trois provinces canadiennes, nous affichons un dossier hors pair pour la production d’électricité fiable et économique en toute sûreté. Ici en Ontario, où notre industrie assure plus de la moitié de la production, l’électricité d’origine nucléaire dynamise l’économie la plus importante du Canada.

Nos centrales nucléaires produisent de l’électricité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour répondre à la demande de base et elles contribuent à l’assainissement de l’air.

Le Canada est l’un des chefs de file de la production d’isotopes médicaux à l’échelle nationale.

Notre industrie est sans contredit un pilier de l’économie canadienne.

Alimenter notre avenir

L’ANC a dévoilé une stratégie de croissance pour permettre au Canada de demeurer à l’avant-garde de la technologie nucléaire mondiale, de créer des emplois spécialisés au pays, d’accroître les retombées économiques pour les Canadiens et de produire une énergie propre qui aidera à relever les défis nationaux et internationaux liés au changement climatique.

J’ai la conviction que l’énergie nucléaire peut alimenter les rêves de demain. Notre industrie dispose de tous les atouts voulus pour apporter des avantages au Canada dans les domaines de l’électricité, de la recherche, de la médecine et de la lutte contre le changement climatique. Permettez-moi de citer quelques exemples.

Premièrement, l’industrie nucléaire canadienne est très vaste. L’énergie nucléaire assure 15 % de la production d’électricité au Canada et 55 % en Ontario. Notre industrie crée de nombreux emplois directs et indirects – plus de 70 000 emplois spécialisés et très rémunérateurs. Avec une part de 20 % du marché mondial, le Canada, ou plus précisément la Saskatchewan, est le deuxième producteur d’uranium dans le monde. Nous sommes aussi un chef de file mondial des technologies de médecine nucléaire. Et nous disposons d’installations de recherche ultramodernes dans différentes régions du pays.

L’énergie nucléaire est abordable si l’on prend en compte le coût global au cours du cycle de vie. Son coût est concurrentiel par rapport à celui des centrales au charbon ou au gaz naturel et des grandes centrales hydrauliques et il est bien moins élevé que celui des deux sources d’énergie renouvelable les plus prometteuses, à savoir les filières éolienne et solaire. Il est vrai que le nucléaire entraîne des coûts d’investissement élevés, mais ces investissements ont des retombées économiques considérables pour les collectivités, par exemple des emplois spécialisés et des infrastructures. Ces projets sont aussi une source de recettes fiscales pour les provinces et les municipalités.

Et le simple fait que l’électricité d’origine nucléaire soit propre et sans émissions constitue peut-être l’atout le plus précieux compte tenu des préoccupations actuelles concernant le changement climatique et la protection de l’environnement. L’énergie nucléaire peut même être considérée comme un catalyseur pour l’énergie renouvelable. Ces avantages font en sorte qu’il n’y a pas de comparaison possible avec les autres filières qui répondent à la demande de base.

L’énergie nucléaire ne se limite pas à la production d’électricité, loin de là. Au Canada, elle est aussi l’élément clé de technologies vitales utilisées pour la lutte contre le cancer, le diagnostic et le traitement de maladies, la stérilisation des fournitures médicales, l’irradiation des aliments, le dessalement de l’eau de mer et d’autres technologies nouvelles.

Le centre de recherche nucléaire canadien de Chalk River n’a pas d’équivalent dans le monde. Le réacteur NRU d’EACL, à Chalk River, a assuré la moitié de la production mondiale de radio-isotopes médicaux.

En ce qui a trait à la situation actuelle du réacteur NRU, les réparations sont terminées. Le 28 juin, EACL demandera à la Commission canadienne de sûreté nucléaire l’autorisation de le remettre en service. EACL a bon espoir de redémarrer le réacteur d’ici la fin de juillet.

Je découvre chaque jour de nouvelles choses sur les applications de l’énergie nucléaire et c’est l’un des aspects les plus intéressants de mon travail. Ce que j’ai appris récemment – et que de nombreuses personnes ignorent concernant le réacteur NRU –, c’est qu’il sert à bien d’autres utilisations que la production d’isotopes médicaux.

En effet, grâce à ce réacteur de recherche, des universités et des entreprises privées du monde entier ont accès à des travaux de pointe faisant appel à la diffusion des neutrons, qui relève de la science des matériaux.

Permettez-moi de vous expliquer en termes simples de quoi il s’agit : en utilisant les faisceaux de neutrons produits par le cœur du réacteur, les scientifiques peuvent observer au niveau moléculaire la structure de n’importe quel type de matériau, par exemple les tuyaux en acier.

Ces recherches fournissent aux ingénieurs des renseignements essentiels afin de mettre au point des matériaux plus sûrs et plus résistants pour construire des réacteurs nucléaires, des avions et des ponts.

Il ne faudrait pas oublier non plus les possibilités très intéressantes au chapitre de la santé et de la recherche médicale. Les recherches aident à comprendre la texture et la qualité des aliments, les interactions membranaires qui permettent d’en savoir plus sur le cholestérol et les maladies du cœur et, à terme, de mettre au point des traitements dont bénéficieront les Canadiens.

Je tiens à souligner qu’aucune de ces activités ne serait possible sans le combustible produit ici à Port Hope.

La semaine dernière, dans le cadre d’un panel tenu à Ottawa, j’ai analysé la possibilité d’utiliser l’énergie nucléaire comme source complémentaire pour un « réseau électrique intelligent ». Si l’on envisage partout dans le monde d’aménager des réseaux intelligents, c’est entre autres pour faciliter l’exploitation de filières qui produisent de l’électricité de façon intermittente, par exemple l’énergie éolienne ou solaire, sans nuire à la sûreté et à la fiabilité. Les filières comme le nucléaire que l’on peut exploiter 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour répondre à la demande de base peuvent assurer la fiabilité et la stabilité de ce type de réseau.

Nous pouvons aider à relever les défis du changement climatique. L’énergie nucléaire ne génère pas de gaz à l’origine du smog et du réchauffement planétaire. Elle convient parfaitement aux réseaux électriques à faibles émissions de demain.

En faisant en sorte que les véhicules électriques rechargeables soient vraiment sans émissions, l’énergie nucléaire peut révolutionner le secteur des transports.

Ce sont les possibilités qui s’offrent à nous pour l’avenir. Mais, bien entendu, nous faisons face à des défis à l’heure actuelle. Par exemple, l’industrie entre dans une période d’incertitude sans précédent en raison de la vente prévue d’EACL.

Le gouvernement du Canada affirme qu’il faut transformer EACL pour permettre au pays de participer pleinement à l’expansion de l’industrie nucléaire à l’échelle mondiale.

Pour les Laboratoires de Chalk River, ce serait l’occasion de se renouveler et de maintenir leur réputation de calibre mondial tout en assurant la sûreté et la fiabilité de leurs activités.

Le gouvernement mènera cette démarche à terme au cours des prochains mois et nous avons indiqué clairement que nous appuierions un système qui fera progresser l’industrie et les centaines d’entreprises canadiennes associées à la chaîne d’approvisionnement de la filière CANDU et qui la rendra encore plus concurrentielle. De plus, pour retenir au Canada les jeunes les plus brillants, nous avons besoin d’excellents programmes de recherche-développement propres à soutenir le dynamisme et la durabilité de l’industrie.

J’ai récemment expliqué notre Stratégie de croissance aux membres du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles.

Nous exhortons les pouvoirs publics à jouer un rôle déterminant pour assurer une croissance soutenue de notre industrie nucléaire. Nous leur demandons de défendre les intérêts de notre industrie.

Participation de la collectivité

Avec environ 775 employés à Port Hope et à Cobourg, Cameco est le plus important employeur industriel de Port Hope et du comté de Northumberland. L’entreprise prend très au sérieux sa responsabilité envers votre collectivité.

Notre industrie tout entière estime qu’elle doit appuyer les programmes et les projets qui améliorent la prospérité et la qualité de vie au sein de la collectivité.

Je suis ici pour en apprendre davantage sur Port Hope, les initiatives réalisées dans votre collectivité et les plans d’action comme Vision 2010 – le projet de revitalisation du terrain de Cameco dans la zone riveraine, qui prévoit des mesures de réaménagement pour toutes les terres sur le bord de l’eau.

J’ai aussi entendu parler de l’Initiative de la région de Port Hope, qui est un bon exemple de « l’héritage » que j’ai mentionné plus tôt. Ce dossier présente une foule de possibilités et de défis, et votre collectivité l’a abordé de front en collaboration avec les pouvoirs publics et l’industrie.

J’ai présenté une vision pour notre industrie dans son ensemble, mais je constate que Cameco a aussi une vision qui consiste à améliorer et à mettre en valeur votre collectivité.

Conclusion

Le Canada est l’un des rares pays du monde à posséder sa propre chaîne d’approvisionnement nucléaire et Port Hope en fait partie intégrante. Nous avons accompli un travail remarquable en ce qui concerne l’industrie nucléaire et ce n’est qu’un début.

À mesure que notre industrie tirera parti des possibilités de croissance offertes par la renaissance du nucléaire à l’échelle mondiale, l’ANC appuiera ses membres. Si vous avez des idées précises à proposer concernant les mesures que nous pouvons prendre du point de vue de la collectivité pour y parvenir, j’aimerais bien que vous m’en fassiez part.

Ce soir, j’ai surtout parlé des plans pour l’avenir. En terminant, j’aimerais vous montrer une vidéo qui donne un bon aperçu du passé enviable de notre industrie.

Je sais que nous avons surmonté bien des difficultés et que d’autres nous attendent, mais nous avons aussi connu des succès qui peuvent nous servir de tremplin pour aller de l’avant.

C’est en nous penchant sur notre passé que nous pouvons en apprendre davantage sur notre avenir. Et il suffit de prendre la mesure du chemin parcouru par l’industrie nucléaire au Canada pour comprendre jusqu’où nous pouvons aller.

Après la présentation de la vidéo, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.

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