Isotopes médicaux
Les isotopes médicaux sont la pierre angulaire de la médecine nucléaire. Cette branche de la science médicale utilise des sources radioactives, des atomes et des molécules pour diagnostiquer, caractériser et traiter les maladies.
Le Canada a toujours été le chef de file mondial de la production de radio-isotopes à des fins médicales. Les médecins utilisent les isotopes médicaux canadiens dans les procédures de diagnostic, pour déterminer ce dont souffrent les patients, et dans les procédures thérapeutiques, pour traiter ces maladies.
Le cobalt 60 est l’isotope le plus couramment utilisé en radiothérapie. Les hôpitaux utilisent également le cobalt 60 pour stériliser le matériel médical, y compris les blouses, les gants, les masques, les seringues et les implants.
L’injection d’isotopes augmente les niveaux de rayonnement dans le corps pendant une courte période, mais elle permet également de sauver des vies à travers le dépistage, le diagnostic et la thérapie. La mise au point de radio-isotopes canadiens a permis d’accroître le taux de guérison du cancer du col de l’utérus de 25 % à 75 %. Au Canada, environ 1,5 millions d’examens d’imagerie diagnostique nucléaire sont réalisés chaque année. Les isotopes médicaux canadiens ont sauvé des vies dans les procédures diagnostiques et thérapeutiques partout dans le monde.
Qu’est-ce qu’une demi-vie?
Chaque isotope a une demi-vie unique : le temps nécessaire à la moitié des atomes pour subir la décroissance de la radioactivité. Plus la demi-vie est courte, plus l’isotope décroît rapidement et plus il est radioactif. Une demi-vie radioactive peut aller de quelques nanosecondes à des centaines de milliers d’années.
Parmi les isotopes couramment utilisés en médecine, l’on peut citer le cobalt 60, qui a une demi-vie de 5,27 ans, et le technétium 99, qui a une demi-vie de six heures.
Les radiologues choisissent les isotopes que le corps évacue rapidement par excrétion ou qui, naturellement, décroissent rapidement en isotopes non radioactifs.
La situation canadienne
Le programme canadien d’isotopes nucléaires a ouvert la voie à une nouvelle ère pour les traitements contre le cancer, ainsi que pour la recherche et le développement dans le domaine des soins de santé.
Le réacteur national de recherche universel a été mis hors service en 2018 après avoir fourni durant six décennies des isotopes médicaux à la communauté mondiale des soins de santé. Cette fermeture a marqué la fin d’une ère pour la production d’isotopes médicaux au Canada. Ce choix est survenu dans un contexte où de nouveaux progrès rapides sont réalisés dans le domaine de la thérapeutique ciblée pour le traitement du cancer.
Le paysage de la production d’isotopes médicaux au Canada est diversifié, en partie grâce à la recherche de longue date et de classe mondiale sur les technologies des réacteurs et des accélérateurs.
Le Canada est un chef de file dans la mise au point et la production d’isotopes médicaux utilisés dans le monde depuis plusieurs décennies. Le Canada dépend à la fois de la production nationale et de la chaîne d’approvisionnement mondiale pour fournir des isotopes médicaux à nos hôpitaux.
Les isotopes médicaux soutiennent environ 8 500 emplois dans l’industrie nucléaire partout au Canada.
Faits saillants sur les isotopes
- Dans le monde, plus de 40 millions de procédures médicales sont réalisées chaque année à l’aide d’isotopes, dont environ 36 millions pour la médecine nucléaire diagnostique et 4 millions pour la radiothérapie.
- Le Canada compte 45 produits radiopharmaceutiques et 23 radio-isotopes homologués.
- Dans les pays développés (un quart de la population mondiale), environ une personne sur 50 subit une procédure de diagnostic de médecine nucléaire chaque année. Au Canada, cela signifie environ 760 000 procédures de diagnostic et 76 000 procédures de radiothérapie chaque année.
- Plus de 40 % de tous les dispositifs médicaux jetables produits dans le monde sont stérilisés à l’aide du cobalt 60.
- Plus de 70 % de l’approvisionnement mondial en cobalt 60 est produit dans des centrales nucléaires canadiennes.
- Le Canada raffine plus de 90 % du cobalt 60 présent sur le marché mondial.
- Environ 60 % du marché mondial de l’iode 125 est produit par le réacteur nucléaire de McMaster.