Mémoire présenté à la table ronde « The Future of Neutron Scattering in Canada »

June 28, 2010

Mémoire présenté par Denise Carpenter, présidente et chef de la direction, Association nucléaire canadienne
à la table ronde « The Future of Neutron Scattering in Canada »
le 28 juin 2010

Bonjour!

Merci Danial (Danial Wayner, vice-président, Sciences physiques, Conseil national de recherches).

En tant que présidente et chef de la direction de l’Association nucléaire canadienne – l’ANC –, je suis ravie de participer à la table ronde d’aujourd’hui.

Je suis ici pour représenter une industrie canadienne qui, comme nous le savons tous, est depuis longtemps un chef de file mondial de la recherche sur les matériaux. Dans mon allocution de ce matin, j’expliquerai l’importance de maintenir cette réputation enviable au Canada – et ailleurs dans le monde.

L’industrie

J’aimerais tout d’abord vous communiquer quelques faits concernant notre association. J’espère que ceux d’entre vous qui connaissent déjà cette information ne m’en tiendront pas rigueur.

L’ANC compte environ 95 membres qui représentent l’ensemble de l’industrie nucléaire – notamment des producteurs d’électricité, des fabricants d’équipement, des sociétés d’extraction d’uranium et de traitement du combustible, des syndicats, des sociétés d’ingénierie et des universités.

L’année 2010 coïncide avec un anniversaire important pour nous. En 1960, il y a 50 ans, les membres de l’industrie nucléaire canadienne ont créé l’ANC pour promouvoir l’utilisation de la technologie nucléaire à des fins pacifiques au Canada.

Notre vision consiste à tirer parti des possibilités offertes par la renaissance du nucléaire à l’échelle planétaire pour créer et soutenir une industrie vigoureuse, dynamique et en plein essor au Canada. Et nous maintiendrons ainsi une forte présence de l’industrie nucléaire canadienne sur les marchés mondiaux.

On compte actuellement dans le monde 438 réacteurs nucléaires en exploitation, 54 en construction et plus de 450 prévus ou à l’étude. Notre industrie veut être un acteur mondial et créer de la richesse ainsi que des milliers d’emplois très rémunérateurs pour les Canadiens.

J’ai la conviction que l’énergie nucléaire peut alimenter les rêves de demain. Notre industrie dispose de tous les atouts voulus pour apporter des avantages au Canada dans les domaines de l’électricité, de la recherche, de la médecine et de la lutte contre le changement climatique. Permettez-moi de citer quelques exemples à l’intention des visiteurs étrangers qui se trouvent dans la salle.

Premièrement, l’industrie nucléaire canadienne est très vaste. L’énergie nucléaire assure 15 % de la production d’électricité au Canada et 55 % en Ontario. Notre industrie crée de nombreux emplois directs et indirects – plus de 70 000 emplois spécialisés et très rémunérateurs.

Avec une part de 20 % du marché mondial, le Canada, ou plus précisément la Saskatchewan, est le deuxième producteur d’uranium dans le monde.

Nous sommes aussi un chef de file mondial des technologies de médecine nucléaire et nous disposons d’installations de recherche dans différentes régions du pays.

L’énergie nucléaire est abordable.

Compte tenu des préoccupations croissantes concernant le changement climatique et la protection de l’environnement, nous devons nous rappeler que l’électricité d’origine nucléaire est propre et sans émissions.

L’énergie nucléaire peut même être considérée comme un catalyseur pour l’énergie renouvelable. Ces avantages font en sorte qu’aucune autre filière répondant à la demande de base ne peut s’y comparer.

La recherche nucléaire

Il est vrai que les statistiques globales sont très impressionnantes, mais nous sommes tous réunis aujourd’hui pour discuter des avantages du nucléaire qui ne se limitent pas à la production d’électricité, loin de là.

Au Canada, l’énergie nucléaire est l’élément clé de technologies vitales utilisées pour la lutte contre le cancer, le diagnostic et le traitement de maladies, la stérilisation des fournitures médicales, l’irradiation des aliments, le dessalement de l’eau de mer et d’autres technologies nouvelles.

Depuis mon entrée en fonction à l’ANC à la fin de 2009, je découvre chaque jour de nouvelles choses sur les applications de l’énergie nucléaire. C’est d’ailleurs l’un des aspects les plus intéressants de mon travail.

Par exemple, j’ai été étonnée d’apprendre que le réacteur NRU, à Chalk River, sert à bien d’autres utilisations que la production d’isotopes médicaux!

En effet, grâce à ce réacteur de recherche, des universités et des entreprises privées du monde entier ont accès à des travaux de pointe dans le domaine de la science des matériaux – plus précisément de la diffusion des neutrons.

On laisse trop souvent cette information sous silence. Et l’ANC veut aider à faire passer le message.

Par exemple, au cours d’un forum communautaire tenu la semaine dernière à Port Hope, j’ai expliqué ces recherches aux membres de la collectivité présents. Je voulais qu’ils sachent que la science des matériaux a un effet sur leur vie quotidienne.

Je leur ai expliqué que les scientifiques utilisent les faisceaux de neutrons produits par le cœur du réacteur pour observer au niveau moléculaire la structure de n’importe quel type de matériau.

Ces recherches fournissent aux ingénieurs des renseignements essentiels afin de mettre au point des matériaux plus sûrs et plus résistants pour construire une panoplie de produits, par exemple des composants de réacteurs nucléaires, des avions et des ponts.

Le réacteur NRU offre aussi des possibilités au chapitre de la santé et de la recherche médicale. On l’utilise notamment pour des études qui examinent la qualité des aliments. Mentionnons aussi les études portant sur les interactions membranaires, qui permettent d’en savoir plus sur le cholestérol et les maladies du cœur et, surtout, de mettre au point des traitements éventuels.

Un nouveau réacteur de recherche

Nous voulons que ces recherches se poursuivent au Canada. Nous voulons qu’elles s’intensifient et s’améliorent comme ça a été le cas au cours des 60 dernières années.

L’industrie nucléaire canadienne est consciente que notre pays doit investir dans l’infrastructure nucléaire pour demeurer un chef de file mondial de la recherche sur les matériaux.

Nous avons besoin de cette infrastructure pour continuer à acquérir des connaissances nouvelles et à offrir des possibilités de formation à nos jeunes et pour favoriser une recherche de calibre mondial dans nos universités.

Somme toute, la recherche est le pilier de notre industrie et de l’avenir du Canada.

Un investissement national dans un nouveau réacteur de recherche de calibre mondial – pour remplacer le réacteur NRU vieillissant – montrerait que le Canada a confiance dans la capacité de notre industrie à soutenir la concurrence mondiale dans la renaissance du nucléaire.

Un nouveau réacteur de recherche fournirait une assise solide pour aider les membres de l’industrie nucléaire canadienne à bâtir leur entreprise, à assurer une exploitation sûre et économique de nos centrales nucléaires et à développer notre technologie pour participer au marché international émergent.

L’industrie canadienne est prête à proposer des technologies et des services nucléaires d’avant-garde à un monde qui est en quête d’énergie propre, durable et fiable pour les siècles à venir.

Mais, pour y parvenir, nous avons besoin d’un engagement des pouvoirs publics et nous avons besoin d’investissements dans la recherche nucléaire.

C’est en engageant des ressources aujourd’hui que l’on pourra inciter les jeunes à faire carrière demain dans les domaines scientifiques et techniques au Canada. Nous tenons à ce que les jeunes les plus brillants restent au pays.

Alimenter notre avenir

L’ANC a récemment dévoilé une stratégie de croissance pour permettre au Canada de demeurer à l’avant-garde de la technologie nucléaire et de la recherche-développement sur la scène mondiale, de créer des emplois spécialisés au pays, d’accroître les retombées économiques pour les Canadiens et de produire une énergie propre qui aidera à relever les défis nationaux et internationaux liés au changement climatique.

Des investissements dans la recherche nucléaire et dans un nouveau réacteur de recherche font partie intégrante de notre stratégie de croissance.

Nous envisageons l’avenir avec optimisme malgré l’incertitude qui règne, par exemple en raison de la vente prévue d’EACL.

Le gouvernement du Canada affirme qu’il faut renforcer EACL pour permettre au pays de participer pleinement à l’expansion de l’industrie nucléaire à l’échelle mondiale.

Pour les Laboratoires de Chalk River, ce serait l’occasion de se renouveler et de maintenir leur réputation de calibre mondial tout en assurant la sûreté et la fiabilité de leurs activités.

Le gouvernement mènera cette démarche à terme au cours des prochains mois et nous avons indiqué clairement que nous sommes en faveur d’un système qui fera progresser l’industrie et les centaines d’entreprises canadiennes associées à la chaîne d’approvisionnement de la filière CANDU pour la rendre encore plus concurrentielle.

Conclusion

Le Canada est l’un des rares pays du monde à posséder sa propre chaîne d’approvisionnement nucléaire, ce qui entraîne à la fois des possibilités et des responsabilités.

Nous devons maintenir une assise solide en matière de recherche développement pour faire fonctionner tous les maillons de cette chaîne au Canada.

La chaîne d’approvisionnement nucléaire repose sur la recherche dans le domaine de la science des matériaux. Et un nouveau réacteur de recherche est tout à fait essentiel pour appuyer ces activités.

Ce sont ces activités qui nous permettront de continuer à faire des découvertes révolutionnaires, d’attirer les esprits les plus brillants et, surtout, d’aider le Canada à conserver la position de chef de file de la recherche nucléaire mondiale qu’il occupe depuis longtemps.

Merci.

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