Le rapport de l’AIE souligne l’intérêt de conserver le nucléaire
Sans un accroissement de l’énergie nucléaire, atteindre les objectifs climatiques mondiaux sera une misson impossible.
C’est la conclusion d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié en mai lors de la 10e réunion ministérielle sur l’énergie propre, à Vancouver.
Dans son rapport intitulé Nuclear Power in a Clean Energy System [L’énergie nucléaire dans un système énergétique propre], l’AIE a déclaré que si les gouvernements ne changent pas leurs politiques actuelles, les économies avancées seront condamnées à perdre deux tiers de leur parc nucléaire actuel, au risque de subir une augmentation considérable des émissions de CO2.
« Si rien n’est fait pour soutenir davantage l’énergie nucléaire, les efforts déployés à l’échelle mondiale pour passer à un système énergétique plus propre seront nettement plus difficiles et plus coûteux », a déclaré Fatih Birol, directeur de l’AIE.
« Les énergies éolienne et solaire sont appelées à jouer un rôle beaucoup plus important pour permettre aux pays d’atteindre leurs objectifs de durabilité, mais il est assez difficile de s’imaginer comment cela se fera sans le recours à l’énergie nucléaire ».
Le rapport formulait huit recommandations de principe à l’intention des gouvernements, notamment l’autorisation de prolonger la durée de vie utile des centrales actuelles considérées sécuritaires, l’appui à la construction de nouvelles centrales et l’appui aux conceptions innovatrices, comme les petits réacteurs modulaires.
L’AIE estime que le remplacement de l’énergie nucléaire existante par des énergies renouvelables, des technologies de soutien et des infrastructures coûterait environ 1,6 billion de dollars entre 2018 et 2040 en investissements supplémentaires. Cela représente en moyenne 80 milliards de dollars de plus par an pour les économies avancées.
Le rapport souligne également la contribution de l’énergie nucléaire au climat dans le passé.
« Dans le monde, la production d’énergie nucléaire a permis d’éviter 63 gigatonnes de dioxyde de carbone (GtCO2) de 1971 à 2018, a indiqué l’AIE. Sans l’énergie nucléaire, les émissions provenant de la production d’électricité pendant cette période auraient été près de 20 % plus élevées, et de 6 % pour les émissions totales liées à l’énergie. Sans le nucléaire, entre 1971 et 2018, les émissions provenant de la production d’électricité auraient été 25 % plus élevées au Japon, 45 % plus élevées en Corée et plus de 50 % plus élevées au Canada. »
L’AIE a une idée de la meilleure voie vers la décarbonisation, mais à l’heure actuelle, de nombreuses personnes dans le domaine des énergies propres croient en une solution unique.
Nous avons besoin de tous les outils et technologies disponibles pour réduire les émissions. Et ils doivent se compléter et fonctionner ensemble dans un système intégré d’énergie propre. Ce système devrait inclure le nucléaire.