La science nucléaire, le changement climatique et le développement durable
La fureur de l’océan Atlantique était manifeste vers la fin de l’été et au début de l’automne lorsqu’un ouragan après l’autre s’est abattu sur la côte atlantique. Harvey, Irma et Maria ont occasionné des pannes de courant touchant des millions de personnes, laissant des communautés entières en ruines. La puissance d’Irma a détruit ou endommagé presque tous les édifices de Barbuda, forçant les habitants à fuir l’île. Quant à l’ouragan Maria, il était assez puissant pour causer une panne de courant à la grandeur de Puerto Rico, où les habitants pourraient maintenant être privés d’électricité pendant des mois.
Le Geophysical Fluid Dynamics Laboratory de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a récemment signalé que le réchauffement des océans causé par le changement climatique pourrait avoir une incidence directe sur les futurs ouragans.
« Le réchauffement anthropique entraînera probablement, d’ici la fin du 21e siècle, des cyclones tropicaux d’une intensité moyenne accrue dans le monde (de 2 à 11 %, d’après les modèles de projection du scénario A1B du GIEC). Ce changement impliquerait une augmentation encore plus importante du potentiel destructeur des tempêtes, en ne supposant aucune réduction de leur ampleur. »
Les ouragans ne sont pas la seule preuve des impacts directs du changement climatique sur la vie humaine. Le changement climatique joue un rôle majeur dans l’accessibilité de la nourriture et de l’eau, et dans la préservation de la santé et de l’environnement. C’est donc un facteur qui influence le développement durable au plan mondial. Il existe évidemment d’autres facteurs. Ensemble, par contre, ces éléments condamnent de vastes régions du monde à la pauvreté, au sous-développement et à une mauvaise santé au sein d’un environnement qui se dégrade. Que devrions-nous faire alors?
Afin d’améliorer la qualité de vie dans les pays développés et en développement, l’Organisation des Nations Unies, en collaboration avec la communauté internationale, a fixé dix-sept objectifs de développement durable, qui cherchent à répondre à nos besoins aujourd’hui sans pour autant compromettre notre avenir.
Grâce aux atomes d’uranium, nous pouvons fournir l’énergie nécessaire pour contribuer à sortir des gens de la pauvreté énergétique, procurer de l’eau potable et aider à protéger l’environnement, pour ainsi améliorer la vie de milliards de personnes dans le monde. La science nucléaire répond à neuf des dix-sept objectifs de développement durable.
2 Faim « zéro » : Le recours à la science nucléaire pour modifier l’ADN des plantes est une méthode éprouvée, employée dans 100 pays, pour rendre ces plantes plus résistantes au changement climatique.
3 Bonne santé et bien-être : Sous-produit nucléaire, le cobalt 60 joue un rôle important en médecine nucléaire. Le cobalt 60 à faible teneur est utilisé pour la stérilisation de matériel médical tel que les seringues et cathéters. Le cobalt 60 à activité spécifique élevée ou de qualité médicale est largement utilisé dans le traitement des patients atteints d’un cancer. Plus de 70 millions de personnes ont reçu un traitement grâce à la science nucléaire.
6 Eau propre et assainissement : La science nucléaire à partir de faisceaux d’électrons peut rompre des liaisons chimiques. La Chine, plus grande industrie du textile au monde, a récemment ouvert une usine de traitement des eaux usées aux faisceaux d’électrons pour traiter et réutiliser l’eau ayant servi à la confection de vêtements.
7 Énergie propre et d’un coût abordable : D’après les prévisions de l’AIEA, la demande énergétique augmentera d’entre 60 et 100 % d’ici 2030. Or pour aider des gens à sortir de la pauvreté et atteindre les cibles climatiques fixées à Paris, il nous faut de l’énergie bon marché et sobre en carbone. D’après la Commission de l’énergie de l’Ontario, en 2016 le nucléaire a coûté en deçà de 7 cents le kilowatt heure, ce qui en fait l’une des sources d’énergie les plus propres et abordables. (Le solaire coûte 48 cents le kilowatt heure et l’hydroélectricité, 6 cents.)
9 Industrie, innovation et infrastructure : L’innovation dans les technologies nucléaires comprend les réacteurs de quatrième génération, des carburants d’hydrogène, des petits réacteurs modulaires (PRM) et l’énergie de fusion.
13 Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques : Mondialement, l’énergie nucléaire nous permet d’éviter 2,5 milliards de tonnes d’émissions de CO2 chaque année, ce qui reviendrait à retirer environ la moitié des automobiles (soit 520 millions) de la circulation chaque année. L’énergie nucléaire est la plus importante source non hydroélectrique d’énergie propre et sobre en carbone au monde, fournissant presque 12 % de la production mondiale d’électricité.
14 Vie aquatique : Les techniques de science nucléaire qui exploitent les radio-isotopes peuvent nous permettre de diagnostiquer les impacts de l’acidification des océans sur la chaîne alimentaire et ainsi donner aux scientifiques une meilleure idée des effets de l’acidité croissante sur les écosystèmes et la vie marine.
15 Vie terrestre : Les isotopes sont des outils précieux d’évaluation du risque environnemental, car ils peuvent identifier plusieurs contaminants et ainsi aider à surveiller l’environnement et à assainir les terres.
17 Partenariats pour la réalisation des objectifs : La communauté nucléaire mondiale a une longue liste de partenaires, dont plusieurs agences de l’ONU telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des universités, des groupes de réflexion et des communautés autochtones.
Bien que les violentes saisons des ouragans n’aient rien de nouveau, le réchauffement des océans qu’entraîne le changement climatique fait craindre que les ouragans dévastateurs, tels que ceux survenus cette saison, puissent devenir la nouvelle norme. C’est simplement un exemple qui souligne l’importance d’investir dans la science et la technologie durables comme le nucléaire, pour nous assurer d’atteindre les objectifs du développement durable aujourd’hui et nous réserver un avenir prospère.