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La science nucléaire pour prévenir des épidémies du virus Ebola

August 25, 2017

En 2014, l’Afrique de l’Ouest a connu la pire épidémie de la maladie à virus Ebola de l’histoire. L’épidémie a fait des dizaines de milliers de morts et touché le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée au complet. En juin 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie était enrayée. Plusieurs mois plus tard, en avril de cette année, le centre de traitement temporaire du virus Ebola au Libéria pour l’Afrique seulement était démobilisé, puis à peine un mois plus tard, on annonçait une nouvelle poussée.

Contagieux et souvent mortel, le virus Ebola – ou fièvre hémorragique – peut se transmettre des animaux aux hommes et d’homme à homme par simple contact. Entre 2 et 21 jours après l’infection, le patient éprouve des symptômes comparables à ceux de la grippe (fièvre, maux de gorge, maux de tête). Et à mesure que le virus détruit le système immunitaire et les organes, des hémorragies internes et externes peuvent se produire. Le taux de décès de la maladie peut atteindre 90 p. 100.

Dans la région, l’épidémie de 2014 a entraîné la fermeture de nombreuses écoles presque toute l’année. Près de vingt mille enfants ont vu leur famille décimée ou sont devenus orphelins de l’un ou l’autre de leurs parents, voire des deux, selon les informations de l’UNICEF.

Afin de prévenir une nouvelle épidémie mortelle du virus Ebola comme celle de 2014, une équipe de scientifiques de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mobilise la science et la technologie nucléaires pour tenter de diagnostiquer efficacement de tels virus.

« Nous avons montré que nous pouvons répondre rapidement à des urgences, par exemple en cas de virus Ebola et Zika, en fournissant aux pays touchés des trousses simples de diagnostic dérivées du nucléaire et conçues pour détecter vite et efficacement ces virus sur le terrain », d’expliquer le directeur général de l’AIEA, Yukiya Amano, dans l’allocution qu’il a prononcée à la fin mai à la International Conference on Technical Cooperation.

Une détection rapide et précoce limite la propagation de telles maladies. Les scientifiques peuvent utiliser des techniques issues de la science nucléaire pour aider à identifier le virus Ebola telles que la technologie de la réaction en chaîne par polymérase, basée sur l’identification de l’ADN des cellules. Des chercheurs en République démocratique du Congo font la chasse aux roussettes dans l’espoir d’y trouver la clé de la propagation du virus Ebola, plus particulièrement le mécanisme de transmission du virus d’une chauve-souris à une autre ou à d’autres espèces d’animaux, ou la chaîne de propagation épidémique. Ces chercheurs congolais ne sont pas les seuls à réaliser ce travail. Comme l’a indiqué l’AIEA, des vétérinaires en Afrique travaillent aussi en partenariat avec l’Agence à prévenir la propagation du virus Ebola.

« Environ 75 p. 100 des maladies que contractent les humains proviennent des animaux, d’où l’importance de les stopper chez les animaux mêmes. Or la technologie dérivée de la science nucléaire nous aide à faire précisément cela », explique Abel Wade, directeur du Laboratoire national vétérinaire (LANAVET) de Yaoundé, au Cameroun.

Comme on l’a constaté lors de l’épidémie du virus Ebola en 2014, diagnostiquer rapidement et efficacement est la clé pour prévenir la transmission et des infections de masse. À preuve, la plus récente épidémie au Congo a été déclarée sous contrôle seulement un mois après avoir été constatée.

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