Être prêt à l’imprévu : l’industrie nucléaire est prête à faire face à une éventuelle catastrophe
En 2011, un des plus puissants tremblements de terre jamais enregistrés a fracturé le plancher océanique, provoquant un puissant tsunami qui s’est propagé le long des côtes du Japon et a paralysé la centrale nucléaire Fukushima Daiichi. Les images du désastre ont fait les manchettes partout dans le monde et soulevé des préoccupations quant à la sécurité et à l’état de préparation des centrales nucléaires en cas de désastre.
Récemment, le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il révisait le plan d’intervention en cas d’urgence nucléaire de la province, plan qui pourra tabler sur un exemple impressionnant et riche en leçons.
Même si le risque d’un tel désastre induit par un tsunami à une centrale nucléaire canadienne est quasi nul, être prêt à l’imprévu a toujours été au cœur de l’engagement de l’industrie nucléaire canadienne en matière de sécurité. En fait, moins d’un an après l’accident de Fukushima, les exploitants nucléaires du Canada avaient pris des mesures de sécurité supplémentaires, notamment un exercice d’urgence à grande échelle chapeauté par Ontario Power Generation (OPG), à sa centrale de Darlington. L’exercice a réuni des services d’intervention d’urgence de tous les ordres de gouvernement et OPG pour vérifier l’état de préparation en cas d’urgence.
La sécurité étant un pilier essentiel du succès de l’industrie, celle-ci continue d’ajouter de nouvelles mesures aux plans d’intervention d’urgence déjà en place. À titre d’exemple, OPG a construit des digues pour protéger l’équipement installé à basse altitude en cas de précipitations extrêmes. Pendant le désastre de Fukushima, une accumulation d’hydrogène a causé une explosion. S’inspirant de ces événements, OPG a ainsi installé des recombineurs autocatalytiques passifs pour limiter le risque d’une accumulation d’hydrogène en cas de fuite.
Bruce Power, l’autre exploitant nucléaire de l’Ontario, a renforcé son dispositif de sécurité après les événements de Fukushima en investissant dans un parc de génératrices auxiliaires et de camions de pompier. Un nouveau centre de Gestion de crises doté de sa propre alimentation électrique de secours a également été mis sur pied et, en octobre dernier, la centrale de Bruce Power a accueilli quelque 500 personnes de plus d’une vingtaine d’organisations venues prendre part, durant toute une semaine, à un exercice d’entraînement aux urgences appelé Exercise Huron Resolve.
Cet exercice, qui a duré une semaine, a réuni divers partenaires du privé et du gouvernement, dont le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, la Police provinciale de l’Ontario, les Services de radioprotection du ministère du Travail de l’Ontario et le Centre provincial des opérations d’urgence du BCIGSU, basé à Toronto.
Ailleurs qu’en Ontario, au Nouveau-Brunswick par exemple, la centrale nucléaire de Point Lepreau a récemment procédé à deux exercices d’intervention d’urgence à grande échelle. Un exercice de simulation de deux jours avait été mené en 2015 en partenariat avec Énergie NB et l’Organisation des mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick puis, en mai dernier, la société a fait équipe avec la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) pour procéder à des exercices d’intervention en cas d’urgence.
Il est important de noter qu’avant Fukushima, des plans d’intervention en cas d’urgence nucléaire existaient déjà. En fait, l’engagement de l’industrie nucléaire à se doter de plans d’urgence remonte au tout début de l’exploitation des centrales nucléaires, il y a plus de cinquante ans. Depuis, les exploitants n’ont cessé d’améliorer les pratiques exemplaires en vigueur.
Si, du fait de la géographie du Canada, il est fort invraisemblable qu’un tremblement de terre suivi d’un tsunami comme ceux qui ont rasé les côtes du Japon se produisent, nous savons néanmoins que nous devons prévenir et nous préparer à faire face à l’imprévu. Les gens sont notre plus grande richesse, eux qui vivent et travaillent dans les collectivités que nous desservons. Assurer la sécurité des collectivités ne fait pas seulement partie de notre travail : c’est également notre responsabilité à leur égard.