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Radioimmunoessai : pour savoir ce qui circule dans votre sang

January 9, 2017

Il s’agit d’une technique de médecine nucléaire dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Le radioimmunoessai ou RIA est un examen diagnostic qui s’effectue dans un laboratoire d’hôpital et qui permet de mesurer la présence de biomatériaux dans votre corps, dans le cadre d’un processus impliquant l’utilisation de radio-isotopes.

Selon Jenny Ryan, spécialiste en communication scientifique pour le compte de la Société canadienne du sang (SCS), « le RIA permet de déterminer la chimique particulière de diverses substances circulantes. Ce type d’examen est d’un usage fréquent dans le domaine de la chimie des stéroïdes (p. ex. hormones de fertilité, vitamines, stéroïdes, ainsi que certains diagnostics du cancer) ».

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Copyright: Jarun Ontakrai

Le RIA permet d’analyser de grosses molécules complexes qu’il serait difficile d’examiner autrement. Il est possible de doser des virus, des ulcères gastriques, des globules (leucémie), et même de l’insuline à l’aide d’un RIA.

Cet examen a été mis au point à la fin des années 50 par les scientifiques Rosalyn Yalow et Solomon Berson. Leur découverte, qui montre ce que qui se passe dans le corps humain, a valu à Rosalyn Yalow le prix Nobel de physiologie et médecine en 1977.

Le RIA nécessite l’utilisation d’un radio-isotope, d’anticorps (également connus sous le nom d’immunoglobulines) et d’un échantillon de sang du patient. Une fois l’hormone dosée, on marque celle-ci à l’aide d’un radio-isotope. On mélange ensuite la solution et les anticorps, aussi appelés « protéines ». Le radio-isotope et les anticorps se combinent chimiquement.

La prochaine étape consiste à ajouter le sang du patient à ce mélange. Cet échantillon de sang contient une certaine quantité de l’hormone qui est dosée. Au fur et à mesure que le sang est injecté, les anticorps s’éloignent des radio-isotopes et s’apparient avec les hormones naturelles sécrétées. Une fois que tous les anticorps se sont éloignés et se sont appariés avec les hormones contenues dans le sang, les chercheurs désapparient hormones et anticorps (les radioactifs comme les non radioactifs), puis ils mesurent la radioactivité du mélange.

L’écart de radioactivité du mélange se nomme « dosage » ou « dose », et il révèle le taux d’hormones naturelles que contient le sang.

Par exemple, s’il s’agit d’un dosage d’insuline, on mélange l’insuline marquée d’un radio-isotope avec les anticorps. Ensuite, on ajoute l’échantillon de sang du patient. L’insuline contenue dans le sang remplace une partie de l’insuline marquée. On mesure alors l’insuline épurée à l’aide d’un détecteur de radio-isotopes, puis on calcule le taux d’insuline du patient.

Le radioimmunoessai constitue une étape importante pour l’établissement d’un diagnostic précis et précoce, notamment pour le cancer du côlon. Le cancer colorectal figure au deuxième rang des cancers les plus répandus. Chaque année, il touche près de 30 000 Canadiens et près d’un million de cas sont diagnostiqués dans le monde. Un dépistage précoce peut jouer un rôle clé en matière de survie.

Le radioimmunoessai, c’est la filière nucléaire pour le diagnostic de maladies.

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