L’ouragan Florence n’est pas une menace pour les centrales nucléaires
Le nucléaire a une fois de plus résisté aux menaces de dame Nature.
L’ouragan Florence, qui s’est abattu sur la côte Est des États-Unis en septembre, était pire que prévu.
« Beaucoup de prédictions désastreuses se sont confirmées, écrit Eric Holthaus, journaliste pour le magazine Grist. Ces derniers jours, l’ouragan Florence est devenu la pire tempête de pluie dans l’histoire de la Caroline du Nord, mais aussi de toute la côte Est », ajoute-t-il.
Le niveau de précipitations de près de 92 centimètres accumulées sur quatre jours, niveau relevé à Elizabethtown, en Caroline du Nord, dépasse le précédent record établi pour un ouragan partout sur la côte Est, ainsi que le record de la Caroline du Nord par près de 31 centimètres.
Au cours de la semaine qui a précédé l’arrivée de Florence sur les côtes, les médias spéculaient sur le nombre de réacteurs nucléaires (jusqu’à neuf) que l’ouragan pourrait trouver sur son passage.
Selon Bloomberg News, seule une des centrales nucléaires qui pouvaient être sur le passage de Florence avant l’arrivée de la tempête vendredi a été contrainte de fermer.
La centrale nucléaire de Brunswick fut la seule à fermer à cause de l’ouragan.
Bien qu’il y eût des inquiétudes sur l’accès à la centrale à cause des inondations causées par Florence, la Commission de réglementation de l’énergie nucléaire des États-Unis a publié une déclaration le 18 septembre pour rassurer la population sur la situation.
« Les deux unités de la centrale demeurent à l’arrêt dans des conditions sûres, et les inondations dans les zones environnantes n’ont pas touché le site de la centrale, peut-on lire dans le communiqué. Bien qu’il y ait encore quelques problèmes d’accès au site, il est possible de déplacer le personnel et les ressources vers et depuis le site. L’accès à la centrale devrait s’améliorer au cours des prochains jours. »
C’est la deuxième année d’affilée que les centrales nucléaires sont mises à l’épreuve au sud des États-Unis pendant la saison des ouragans.
L’année dernière, les deux centrales nucléaires de la Floride ont résisté à la fureur de l’ouragan Irma. Les centrales nucléaires de Turkey Point et de St. Lucie, qui desservent environ 1,5 million de clients, sont conçues pour résister à la force naturelle d’événements extrêmes comme les ouragans. Les centrales nucléaires de la Floride sont situées à environ 6 mètres au-dessus du niveau de la mer et sont construites pour résister à de graves inondations et ondes de tempête. Des systèmes de sécurité auxiliaires sont également en place pour assurer la sécurité du site.
Les inquiétudes concernant les centrales nucléaires touchées par les ouragans font de bonnes manchettes, mais grâce aux mesures de prévention, les problèmes sont évités.
Ted Kury, directeur des études sur l’énergie au Public Utility Research Center de l’Université de la Floride, l’a bien expliqué dans un article pour The Conversation.
« Pour prévenir les accidents, le mur extérieur des systèmes de confinement des réacteurs est fait de béton armé et d’acier, écrit-il. Comme ils sont conçus pour résister au choc d’un gros avion de ligne, les débris volants – même s’ils sont propulsés par des vents de quelque 320 kilomètres à l’heure – risquent très peu de constituer une grande menace. »
Selon M. Kury, les services publics se préparent aux tempêtes en inspectant les centrales électriques, en sécurisant l’équipement, en testant les pompes et les génératrices auxiliaires et en stockant les ressources essentielles au cas où les travailleurs devraient rester sur place.
La leçon à tirer de l’ouragan Florence est qu’avec une préparation adéquate et de bonnes mesures de sécurité, le nucléaire peut affronter presque toutes les tempêtes.