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Canada 150 : La science nucléaire et votre santé

July 31, 2017

Lorsqu’il est question de santé et de médecine, la science nucléaire est à l’origine de nombreuses réalisations qui ont amélioré la vie de millions de gens partout dans le monde. Dans le cadre des célébrations des 150 ans du Canada, nous voulions jeter un rapide regard sur certaines de ces réalisations.

Harriet Brooks

À la fin des années 1800, la Dre Harriet Brooks, premier physicien nucléaire du Canada, a découvert le radon dans le cadre de ses travaux à l’Université McGill et a travaillé dans le laboratoire de Marie Curie. Son travail a établi les bases de la physique nucléaire et balisé les avancées futures de femmes telles que la Dre Sylvia Fedoruk.

Au milieu des années 1950, la Dre Fedoruk et une équipe de chercheurs sous la direction du Dr Harold Johns est devenue l’un des deux premiers groupes de chercheurs au Canada (l’autre étant un groupe de London, en Ontario) à traiter avec succès un patient atteint du cancer avec la thérapie à radiation au cobalt-60. Aujourd’hui, on estime que plus de 70 millions de personnes partout dans le monde ont bénéficié de cette thérapie, et des machines au cobalt-60 sont toujours en service.

Les avantages et les applications du cobalt-60 vont bien au-delà des traitements du cancer. La capacité du cobalt-60 à tuer effectivement le plus petit des microbes potentiellement nuisibles en fait l’outil parfait pour la stérilisation des accessoires médicaux tels que gants, blouses, poches à soluté IV, seringues et cathéters. Le cobalt de qualité médicale ou le Cobalt-60 à activité spécifique élevée (HSA), comme celui qu’utilisaient la Dre Fedoruk et les autres, constitue la base du traitement anti-cancéreux depuis plus de 60 ans. Un récent partenariat entre Nordion et Bruce Power permettra d’assurer la disponibilité du traitement à base de cobalt-60 pendant les années à venir.

Pionnier des isotopes médicaux  il y a plus de cinquante ans, le Canada a été à l’avant-garde mondiale des fournisseurs d’isotopes et, ce faisant, a contribué à l’amélioration de la santé mondiale. Utilisés pour le diagnostic et le traitement de diverses affections et maladies d’organes tels que le cerveau, les poumons, le cœur et les reins, les isotopes ont joué un rôle clé dans le système des soins de santé et aidé des millions de personnes chaque année. L’importance des isotopes ne cesse de croître. Selon un rapport récent, le marché mondial des adjuvants du diagnostic médical nucléaire devrait doubler d’ici 2020. À l’échelle mondiale, plus de 40 millions de procédures médicales nucléaires sont réalisées chaque année.

Aujourd’hui, dans les locaux du TRIUMF, à Vancouver, des scientifiques planchent sur la prochaine génération des traitements contre le cancer par l’exploration des thérapies alpha. Dans cette approche ciblée, les cellules cancéreuses sont détruites depuis l’intérieur, ce qui minimise les dommages causés aux tissus sains. Ces isotopes émetteurs de particules alpha seraient particulièrement efficaces pour lutter contre les cancers traités tardivement ou présentant des métastases (élargissement de la zone de propagation du cancer).


Pour pouvoir mettre au point tous les outils nécessaires au diagnostic et au traitement de ces patients, la compréhension de la manière dont notre corps fonctionne au niveau cellulaire est un élément clé. La ville de St. Catharines, en Ontario, abrite l’Université Brock. On y trouve des groupes de scientifiques qui s’emploient à trouver des réponses à certains des plus importants défis mondiaux de la santé et, en en scrutant le niveau cellulaire, s’efforcent de dévoiler le fonctionnement de notre corps. À l’aide d’un faisceau de neutrons et d’un microscope à très haute résolution, il est possible de scruter de l’intérieur des amas de cellules sans les endommager. Thad Harroun est professeur associé à l’Université Brock. Il est venu au Canada en 2003 pour travailler au Centre canadien de faisceaux de neutrons et a pris part à diverses expériences pour mieux comprendre les interactions à l’intérieur de notre corps. L’un des projets récents vise à mieux comprendre le cholestérol.

« Nous voulons savoir, dit-il, comment les protéines dans nos cellules interagissent avec le cholestérol et les graisses et nous essayons de voir comment le cholestérol soutient les membranes des cellules. »

Naguère considéré comme l’ennemi de nos artères, la nouvelle recherche révèle l’importance du cholestérol pour la santé tant de nos cellules que de nos poumons. Dans ses travaux, le DHarroun a également exploré l’importance de la vitamine E pour la santé des cellules.

Les traitements de pointe en matière de cancérologie incluent aujourd’hui la radiochirurgie avec scalpel gamma. Contrairement à ce que son nom donne à penser, cette procédure (qui ne relève pas de la chirurgie et qui ne fait appel à aucun scalpel) constituée de faisceaux de radiations, deux cents au total, vise les cellules cancéreuses pour tuer plus efficacement les tumeurs tout en protégeant les tissus sains environnants, et redonne de l’espoir aux patients atteints de tumeurs et de lésions cérébrales.

Notre part dans l’histoire de la médecine nucléaire est émaillée de récits et de succès. Dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire du Canada, nous avons de nombreuses raisons d’être fiers de toutes ces réalisations qui continueront de contribuer à la santé mondiale pendant de nombreuses générations.

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