Célébrations de Canada 150 : Science nucléaire et innovation
Depuis le lieu de naissance de la Confédération, à Charlottetown, jusqu’à la capitale nationale, Ottawa, le feu d’artifice organisé pour marquer le 150e anniversaire du Canada n’en est qu’un d’une série de célébrations organisées en reconnaissance de la riche histoire de notre pays. Dans le cadre de ces célébrations officielles du siècle et demi de l’histoire du Canada, nous voulions faire un récapitulatif des contributions que nos scientifiques nucléaires ont fait à notre pays et au-delà.
Les derniers chiffres de la Société canadienne du cancer prédisent que 2 Canadiens sur 5 souffriront du cancer durant leur vie. Alors que le cancer peut frapper à n’importe quel âge, les personnes de plus de 50 ans sont ceux qui risquent le plus d’être atteintes d’une forme quelconque de cancer. Au fil des ans, la recherche dans le domaine du cancer a connu de nombreuses avancées, mais ce sont les travaux d’une équipe de chercheurs de Saskatoon qui ont sans doute ouvert la voie aux traitements anti-cancer appliqués aujourd’hui.
Sylvia Fedoruk, une pionnière dans le domaine de la physique médicale, était, dans les années 1950, la seule femme à travailler dans ce domaine au Canada. La Dre Fedoruk était un membre de l’équipe de l’Université de la Saskatchewan qui travaillait sur la radiothérapie au cobalt-60. Sous la direction du Dr Harold Johns, la Dre Fedoruk et d’autres ont constitué le premier groupe au Canada à traiter avec succès un patient atteint du cancer au moyen de la radiothérapie au cobalt-60. Grâce à leurs travaux de pionniers, plus de 70 millions de personnes dans le monde ont déjà bénéficié de ce type de traitement. En fait, les bienfaits des machines au cobalt-60 vont bien au-delà des frontières canadiennes puisque les machines de radiothérapie au cobalt-60 sont utilisées partout dans le monde pour traiter les patients atteints de cancer.
Tablant sur les travaux des premiers scientifiques, les avancements dans le domaine de la médecine nucléaire incluent notamment l’utilisation des thérapies alpha. Dans cette approche ciblée, les cellules cancéreuses sont détruites depuis l’intérieur, ce qui minimise les dommages causés aux tissus sains. Ces isotopes émetteurs de particules alpha seraient particulièrement efficaces pour lutter contre les cancers traités tardivement ou présentant des métastases (élargissement de la zone de propagation du cancer), et pourraient constituer la base de la prochaine génération de traitements anti-cancéreux.
« C’est une solution miracle pour les gens qui travaillent dans le domaine du cancer, car elle a pour avantage d’épargner les tissus sains et de détecter et d’éliminer les petites tumeurs », explique le Dr Tom Ruth, conseiller spécial émérite, TRIUMF.
Une énergie propre, fiable et durable est l’un des piliers des Objectifs de développement durable des Nations-Unies. L’industrie nucléaire du Canada est un moteur de notre économie, contribue plus de 6 milliards de dollars de revenus au pays et emploie plus de 60 000 personnes directement ou indirectement.
Notre technologie CANDU a aidé à multiplier les possibilités de production de courant. La centrale nucléaire de Pickering est entrée en service en 1971, soit seulement quatre ans après celle de Douglas Point. L’Ontario a été la première province à introduire le nucléaire dans sa production d’électricité, mais le Nouveau-Brunswick lui a emboîté le pas au début des années 1980. L’efficacité et la propreté du nucléaire ont permis à l’Ontario de réduire ses émissions et d’assurer sa sécurité énergétique à la suite de sa décision d’abandonner l’utilisation du charbon dans la production d’électricité en2014, débarrassant ainsi la province des néfastes journées de smog. On estime que, grâce à la production d’énergie au moyen du nucléaire en Ontario seulement, 45 millions de tonnes de carbone sont supprimées de l’atmosphère, soit l’équivalent de 10 millions de voitures.
L’histoire de la production nucléaire au Canada remonte à plus d’un demi-siècle, c.-à-d. au moment où, à Montréal, une équipe d’ingénieurs a mis au point le premier réacteur connu sous le nom de réacteur national de recherche expérimental (NRX). Le NRX, mis en service en 1947, a ouvert la voie à la recherche sur les isotopes et placé le Canada au premier rang mondial des fournisseurs d’un matériel médical très en demande, rôle qu’il ne cesse d’assurer depuis.
Les collectivités sont au cœur de l’industrie nucléaire et il suffit de regarder Cameco pour voir les retombées positives des partenariats avec les collectivités. Depuis plus de vingt-cinq ans, la société Cameco est partenaire de collectivités autochtones dans tout le nord de la Saskatchewan et y est le plus important employeur des populations de Premières Nations et de Métis au Canada.
« Notre collectivité peut avoir des raisons d’espérer. Pour nos jeunes, nous devons adopter des modes de vie plus durables et plus sûrs, et c’est l’une des choses que l’industrie nous a apportées : beaucoup d’espoir », a déclaré Mike Natomagan, maire de Pinehouse Lake et ancien travailleur chez Cameco.
L’industrie nucléaire canadienne continue de servir de modèle de leadership, utilisant la science pour trouver des solutions aux défis du monde réel. Notre engagement envers le développement durable et le bien-être économique ne le cède en rien à notre engagement envers la recherche et l’innovation. Être le moteur de la prochaine génération des véhicules spatiaux n’est que l’une des missions dans lesquelles Ontario Power Generation (OPG) s’investit.
Un partenariat entre Technical Solutions Management (TSM), Ontario Power Generation (OPG), les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) et le Pacific Northwest National Laboratory (PNNL) du ministère américain de l’Énergie permettrait effectivement de soutenir et d’enrichir le programme du ministère de l’Énergie (DOE) visant à renouveler la production de Pu-238, donnant ainsi la possibilité aux scientifiques de poursuivre leur exploration du système solaire et au-delà.
« Nous avons l’espoir de décrocher un contrat afin d’accroître la quantité de Pu-238 disponible pour l’exploration spatiale », affirme Glen Elliott, directeur, Développement des affaires, Ontario Power Generation.
Si ce projet est approuvé, d’ici cinq ans, nous pourrions être prêts à fournir l’énergie des futures aventures spatiales avec du Pu-238 partiellement produit au Canada. Le concept reposerait sur un réacteur commercial destiné à produire l’isotope nécessaire, plus spécifiquement un réacteur d’OPG à la centrale nucléaire de Darlington.
Le futur de la science nucléaire est de continuer d’explorer la santé des océans et les écosystèmes qui ont une importance vitale pour notre chaîne alimentaire, et ce, grâce à la recherche et aux travaux sur les isotopes. La Dre Sherwood Lollar a récemment été faite membre de l’Ordre du Canada pour ses travaux en géochimie, travaux dans le cadre desquels elle a étudié les nappes souterraines à la recherche de contaminants environnementaux.
L’innovation nous permettra d’accueillir la prochaine génération de réacteurs. Notamment, le réacteur CANDU perfectionné de SNC-Lavalin (AFCR) qui prend le combustible usé des réacteurs à eau légère, le réutilise à ses propres fins comme nouveau combustible et, ce faisant, recycle une importante source de déchets riches en énergie tout en réduisant considérablement la quantité de déchets qu’il produit. L’AFCR pourrait bientôt voir le jour en Chine.
La prochaine génération comprend également le développement de petits réacteurs modulaires (SMRs) qui assureront un avenir énergétique propice à l’existence de collectivités en meilleure santé, à l’élimination du diesel du bouquet énergétique, à la poursuite de la réduction des gaz à effets de serre et au retrait progressif du charbon du secteur des transports par la mise au point de combustibles d’hydrogène. Le potentiel de production de chaleur des futurs réacteurs pourrait offrir des possibilités d’agriculture communautaire dans des installations telles que des serres, ce qui aurait pour effet de mettre une alimentation plus saine à la portée de tous, où qu’ils soient.
Notre engagement envers la science et la recherche permet d’espérer de nouveaux avancements ainsi qu’une position d’avant-garde dans les domaines de la santé, l’environnement et l’énergie. Lorsque nous examinons rétrospectivement ces 150 premières années d’investissements dans la science et la technologie nucléaires, nous sommes impatients de voir ce que nous apporteront les 150 prochaines, et sommes confiants que le nucléaire continuera de contribuer à un meilleur avenir et un Canada plus fort pour nous tous.