Rencontre entre science nucléaire et durabilité
Face à l’augmentation continue de la population mondiale et aux pressions de plus en plus fortes exercées sur les ressources naturelles, ainsi qu’en raison du changement climatique et de la hausse de la demande, les gouvernements, l’industrie et le milieu universitaire se tournent vers la science pour trouver des solutions.
« L’énergie nucléaire peut apporter santé et prospérité aux 1,1 milliard d’individus dans le monde qui n’ont pas accès à l’électricité », a affirmé Agneta Rising, directrice générale de la World Nuclear Association, à l’occasion de la 60e Conférence générale annuelle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui s’est tenue à Vienne, Autriche.
Au printemps 2015, la communauté mondiale s’est rassemblée au siège des Nations Unies à New York et s’est accordée sur dix-sept objectifs de développement durable (ODD). Ces objectifs, ambitieux et universels, cherchent à éradiquer la pauvreté, à assurer l’accès à des sources d’énergie abordables et propres, à accroître la résilience des communautés et à lutter contre le changement climatique. Les investissements dans les ODD peuvent permettre de réaliser des améliorations notables dans les domaines de la santé, de l’environnement et de l’économie, aussi bien pour les pays développés que pour les pays en développement.
L’engagement en faveur de l’atteinte des ODD d’ici 2030 nécessitera le recours à l’énergie nucléaire. La science et la technologie nucléaires répondent à neuf des objectifs de développement durable de l’ONU, faisant des investissements dans ces secteurs des composantes critiques pour un avenir prospère.
En Espagne, où l’énergie nucléaire approvisionne près de 20 pour cent du réseau électrique, une combinaison de facteurs, y compris les primes pour les énergies renouvelables, se sont répercutés sur les factures d’électricité de manière drastique, avec une augmentation des prix de près de 60 pour cent sur six ans, entre 2006 et 2012. Résultat de cette augmentation : des millions de personnes, notamment celles disposant de revenus fixes, sont restées dans le noir. La fiabilité et l’économie sont des éléments clés permettant d’améliorer les conditions de vie des personnes partout dans le monde, et les objectifs des Nations Unies sont fixés dans l’espoir de combler l’écart entre la sécurité énergétique et l’aspect économique de l’électricité.
Parallèlement à cela, les choix en matière d’énergie ne doivent pas nuire davantage à l’environnement avec de fortes émissions de carbone.
Le secteur responsable de la plus grande quantité d’émissions est la production d’électricité et de chaleur. La décarbonisation rapide et efficace de ce secteur nécessitera des investissements massifs dans toutes les technologies à faible émission de carbone. L’Union of Concerned Scientists, entre autres, a soutenu que « la limitation des pires effets du changement climatique peut aussi nécessiter le recours à d’autres sources d’énergie à faible teneur ou à teneur nulle en carbone, y compris l’énergie nucléaire ».
L’énergie nucléaire, qui génère peu d’émissions carboniques, ne produit quasiment pas de gaz à effet de serre ou de polluants atmosphériques et, selon les estimations, permet d’éviter que quelque deux milliards de tonnes de dioxyde de carbone soient rejetés chaque année dans l’atmosphère. Dans le même temps, l’énergie nucléaire a la capacité de répondre à la demande croissante en énergie d’une population en augmentation et ce, de manière durable et propre.
L’atteinte des objectifs fixés pour 2030 sera difficile, mais une chose est sûre : pour y parvenir, l’énergie nucléaire devra faire partie de la solution.