La crainte du nucléaire ne repose sur aucun fondement scientifique
juillet 2014
L’énergie nucléaire est plus sécuritaire que ne le pensent la plupart des gens. Pourtant, la crainte du nucléaire subsiste.
L’utilisation de l’expression « politique fondée sur des données probantes » a suscité beaucoup de débats dans les médias et le milieu politique au cours des dernières années.
Le concept de politique fondée sur des données probantes s’inspire du monde scientifique et médical. Il suppose que toutes les politiques publiques, sociales et économiques devraient reposer sur une étude empirique rigoureuse et non sur l’opinion publique populaire.
On espère ou on est convaincu que ce type de méthode permettra d’élaborer la meilleure politique publique possible.
L’absence d’une politique fondée sur des données probantes est peut-être plus flagrante dans le cas du nucléaire que pour toute autre technologie.
Le nucléaire est sans danger, mais il est craint, voire honni. L’industrie en est bien consciente.
Dans un billet qu’il a récemment publié sur son blogue Brave New Climate, l’écologiste australien Martin Nicholson explique parfaitement la situation.
« Lorsque les gens expriment leur aversion pour le nucléaire, ils font généralement valoir les dangers associés aux fuites radioactives, le risque de prolifération d’armes nucléaires et le problème des déchets nucléaires et affirment que l’énergie nucléaire coûte trop cher et que, de toute façon, nous n’en avons tout simplement pas besoin!
« Aucune de ces raisons ne s’appuie sur un fondement scientifique solide. SI c’était le cas, des pays partout dans le monde (comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Finlande, la Russie, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud et les Émirats arabes unis) cesseraient de construire de nouvelles centrales nucléaires pour répondre à leurs besoins en énergie croissants. »
Dans son billet, Nicholson examine la question du nucléaire et de la perception du risque en s’appuyant sur un ouvrage publié en 2010 par le consultant en gestion du risque David Ropeik.
En bref, Ropeik affirme que la crainte l’emporte souvent sur les faits en raison de plusieurs facteurs psychologiques et questions individuelles intimes, comme « Le risque est-il naturel ou provoqué par l’homme? » (le rayonnement solaire par rapport au rayonnement nucléaire) ou « Cela pourrait-il m’arriver? »
Selon Nicholson, l’ouvrage nous explique que la perception du risque constitue « une partie inéluctable et intrinsèque d’origine biologique du comportement de l’animal humain ».
Cet état de fait confère un avantage aux écologistes opposés à l’énergie nucléaire dans la sphère publique et le débat médiatique.
Bien des gens voudraient vous faire croire que l’énergie nucléaire constitue la source d’énergie la plus dangereuse ou la plus mortelle qui soit, mais les faits montrent que c’est faux.
En juin, James Conca, chroniqueur à Forbes, a parlé de « l’empreinte létale » (death print) des sources d’énergie, qu’il a définie comme étant « le nombre de décès par kilowattheure produit à partir de différentes sources d’énergie ».
D’après les recherches menées par Next Big Future, si l’on prend en compte le nombre de décès directement attribuables à chaque source d’énergie et les estimations épidémiologiques fondées sur les polluants émis, l’empreinte létale du charbon est de loin la plus élevée, tandis que celles de l’énergie éolienne et du nucléaire sont les plus faibles.
Les données montrent que pour chaque décès attribuable à la production d’énergie nucléaire, on en compte 4 025 découlant de la production d’énergie à partir de charbon.
Une politique fondée sur des données probantes privilégierait le nucléaire car il s’agit, térawattheure pour térawattheure, de l’une des sources d’énergie les plus sécuritaires.