Combattre l’insécurité alimentaire
juillet 2016
La technologie nucléaire prend des mesures pour relever un gros défi.
Le monde a besoin de plus de nourriture, de beaucoup plus. Selon la Banque mondiale, pour satisfaire à la demande mondiale, d’ici 2050, nous devons augmenter la production de nourriture de 50 %.
En même temps, les populations croissantes et le changement climatique menacent notre capacité d’atteindre ces buts. Un rapport récent par le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) indique qu’« alors que la température monte, les cultures connaîtront des températures de moins en moins optimales pour leur développement reproductif, et la production de viande et de produits laitiers sera touchée par les températures extrêmes. »
Entre dans la discussion l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Pour produire plus de nourriture sous les conditions environnementales exigeantes et avec de moins en moins de terre disponible, les scientifiques de l’AIEA travaillent avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture pour trouver des solutions à l’insécurité alimentaire.
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Une solution est le programme des Techniques nucléaires dans l’agriculture. Cette façon de faire affronte la pénurie alimentaire par « l’utilisation de la mutation induite par radiation, la détection de le mutation, et des technologies de présélection avant l’élevage». Exposer une plante à des petites doses de radiation peut la rendre plus résistante aux maladies et au changement climatique.
Un des aliments ciblés par ce programme est le quinoa. Cette céréale sans gluten, commun aux peuples andins, est connue comme protéine complète et contient les neuf acides aminés essentiels. Vu sa diversité génétique, le quinoa est capable d’être cultivé sous différentes conditions environnementales, ce qui donne son attrait comme culture ; presque 100 pays en font sa récolte.
L’irradiation alimentaire peut aussi aider à tuer des bactéries potentiellement mortelles, et l’utilisation des isotopes peut aider à mesurer des paramètres tels que la santé du sol ou le stockage de l’eau dans la terre. Cette information importante sur la santé de leurs ressources permet aux agriculteurs de mieux utiliser leur terre afin d’avoir une meilleure moisson.
Comme partie de son approche à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire, l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) utilise la technique de stérilisation des insectes pour combattre les mouches des fruits sur l’île Maurice. Les mouches des fruits, originaires du Sud-est de l’Asie, attaquent une variété de produits indispensables, y compris les bananes, les mangues, les aubergines et les courges. Dans un communiqué de l’AIEA en mi-juin, le ministre de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire de l’île Maurice a adressé l’ampleur du problème.
Selon Mahen Kumar Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie, « 160 millions de roupies mauriciennes, plus de quatre millions d’euros, sont perdus chaque année du fait des dommages causés par les mouches des fruits ».
La possibilité de sauver les récoltes et produire une moisson abondante augmente la capacité de résoudre les problèmes de famine et fournir des nutriments indispensables. Aujourd’hui, selon les estimations, deux milliards de personnes vivent avec l’insécurité alimentaire et un sur huit est affamé, soulignant l’importance de ces initiatives nucléaires. De la faim à l’espoir, la technologie peut aider à riposter et nourrir ceux dans le plus grand besoin.