Aliments et agriculture
La technologie nucléaire joue plusieurs rôles dans l’amélioration du rendement des cultures, la prévention de la détérioration et la sûreté de nos aliments.
Irradiation des aliments
L’irradiation des aliments consiste à exposer les aliments à des rayonnements ionisants, lesquels détruisent les insectes, les bactéries et les microbes. Les réacteurs CANDU en Ontario produisent du cobalt 60, qui constitue la principale source de rayonnement pour la conservation des aliments.
En plus de rendre les aliments plus sûrs en tuant les organismes porteurs de maladies, l’irradiation des aliments prolonge leur durée de conservation, car elle détruit les microbes qui provoquent leur détérioration. Elle ralentit également les processus de maturation et de germination des légumes-racines. Par ailleurs, elle permet de commercialiser des produits à l’échelle internationale et de s’assurer que les insectes ne soient pas transportés au-delà des frontières.
L’irradiation des aliments, également connue sous le nom de pasteurisation à froid, ne les rend pas radioactifs. Les rayonnements tuent les parasites et les ravageurs, tout en gardant les aliments irradiés propres à la consommation. L’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Agence internationale de l’énergie atomique ont examiné les données accumulées pendant environ 50 ans de recherche. Elles ont constaté que les aliments irradiés sont aussi sûrs que les aliments conservés au moyen d’autres techniques, telles que la congélation ou la mise en conserve, et que leur valeur nutritive est similaire.
Aujourd’hui, plus de 55 pays ont approuvé l’irradiation des aliments comme un moyen fiable d’améliorer la durée de conservation des aliments. L’un des chefs de file mondiaux dans le domaine, Nordion (Canada) Inc., a construit de nombreuses installations d’irradiation des aliments dans le monde entier.
Applications agricoles
Au fil des ans, les chercheurs agricoles ont développé de nombreuses applications pour l’irradiation. Plus particulièrement, l’irradiation des cultures :
- améliore la valeur nutritive de certaines cultures,
- améliore les qualités de cuisson ou de fonte, ou réduit le temps de cuisson de certains aliments.
- montre comment les plantes absorbent les nutriments, aidant ainsi les chercheurs à savoir quand appliquer des engrais et en quelle quantité.
- stérilise les œufs ou les mâles des espèces d’insectes nuisibles, afin d’arrêter la reproduction, ce qui permet de contrôler efficacement la population.
L’irradiation des cultures s’est révélée être efficace, sûre et respectueuse de l’environnement. Elle ne libère aucun agent chimique, biologique ou radioactif dans l’environnement. Elle a permis aux agriculteurs de limiter l’utilisation d’engrais, ce qui contribue à préserver les réserves d’eau, à réduire les coûts énergétiques liés au pompage et à empêcher que des contaminants potentiels se retrouvent dans les ruisseaux et les rivières.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estime qu’en supprimant les populations d’insectes nuisibles grâce à la technique de l’insecte stérile, l’utilisation de pesticides dans le monde a été réduite de 600 000 litres par an. Depuis 2006, le programme de lutte contre les insectes nuisibles a généré des bénéfices pour les agriculteurs de plus de 100 millions de dollars et a permis de créer des milliers d’emplois ruraux.
La Section de la sélection des plantes et de la phytogénétique de l’AIEA utilise également l’irradiation pour développer des centaines de variétés de cultures plus résistantes aux maladies, notamment les arachides, les tomates, les oignons, le riz, le soja et l’orge.
Nutrition
La technologie nucléaire a des répercussions profondes sur notre alimentation et sur notre agriculture, car elle permet d’améliorer les variétés de cultures, de prolonger la durée de conservation et de détruire les ravageurs et les parasites. Cela rend notre alimentation plus saine et plus appétissante.
En outre, la technologie nucléaire contribue à la lutte contre deux fléaux liés à la nutrition : la malnutrition et l’obésité.
- Malgré la révolution agricole du XXème siècle, la malnutrition continue de toucher de nombreuses personnes. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 482 millions d’adultes présentent une insuffisance pondérale, tandis que la malnutrition est la cause d’environ 45 % de décès chez les enfants de moins de cinq ans, principalement dans les pays en développement. Mais la malnutrition peut aussi être cachée. Même lorsque la nourriture est abondante, il arrive que les gens ne consomment pas assez une vitamine ou un minéral en particulier.
- L’obésité est le fléau inverse, mais est tout aussi grave. L’OMS estime que l’obésité a triplé depuis 1975, avec près de deux milliards d’adultes en surpoids, dont 650 millions sont obèses. Outre la stigmatisation sociale, ces personnes sont exposées à des risques élevés de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de diabète et de certains cancers.
Dans les deux cas, une lecture précise de la composition corporelle est essentielle. Une technique appelée dilution de deutérium permet de déterminer le pourcentage de masse grasse par rapport à la masse maigre. Grâce à cette technique, le patient boit de l’eau contenant du deutérium. Cette eau peut être retrouvée dans les fluides corporels, ce qui, selon les scientifiques, permet de donner une lecture plus précise de l’indice de masse corporelle comparativement aux méthodes conventionnelles. En retour, cela peut permettre de faire des choix alimentaires plus sains.